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Monde: Le démocrate Doug Jones bat le républicain Roy Moore en Alabama

ALABAMA – Les électeurs de l’Alabama, qui n’avaient pas élu de sénateur démocrate depuis 1992, ont mis fin à cette séquence ce soir en élisant Doug Jones. Le candidat démocrate a devancé de justesse son adversaire républicain, Roy Moore.

Il s’agit d’une mince victoire pour Doug Jones, qui devance son adversaire Roy Moore d’à peine 1 %, soit l’équivalent de 10 000 voix. La course a été serrée tout au long du dépouillement : le candidat démocrate a finalement recueilli 49,5 % des votes par rapport à 48,8 % pour le républicain.

Nous avons montré au pays que nous pouvons être unis.Doug Jones, vainqueur de l’élection

Il s’agit d’un cuisant revers pour le président Donald Trump, qui avait appelé ses partisans à appuyer Roy Moore au nom de la poursuite de son programme électoral.

Réagissant sur son compte Twitter, le président Donald Trump a félicité Doug Jones au terme d’une bataille électorale qu’il a qualifiée de dure. M. Trump souligné qu’« une victoire est une victoire ».

Malgré l’annonce des médias et les félicitations du président au vainqueur démocrate, le républicain Roy Moore, n’a pas reconnu sa défaite mardi soir.
« Quand le vote est si serré, ce n’est pas terminé », a-t-il dit dans une courte intervention devant ses supporteurs à Montgomery.

M. Moore a expliqué que si moins de 0,5 point sépare le vainqueur du perdant, un nouveau comptage des voix devra être déclenché, selon la loi de l’Alabama.

« Nous devons attendre un signe de Dieu », a-t-il dit.

Trois millions d’électeurs étaient conviés aux urnes pour choisir leur sénateur mardi. Tous les yeux étaient tournés vers le candidat républicain, Roy Moore, visé depuis plus d’un mois par des allégations d’inconduite sexuelle envers des adolescentes à la fin des années 1970.

Le siège en jeu était celui de Jeff Sessions, qui l’a laissé après avoir été nommé secrétaire à la Justice du président Trump.

Les républicains, qui détenaient 52 des 100 sièges au Sénat avant l’élection d’aujourd’hui, ne comptent plus qu’un seul siège de majorité.
Le républicain Luther Strange avait été désigné par le gouverneur de l’État pour assurer l’intérim au Sénat.

Il avait toutefois été défait lors de la primaire du Parti républicain par Roy Moore, un ancien juge ultraconservateur qui n’est pas étranger à la controverse. Il a notamment été suspendu après avoir refusé de retirer une stèle arborant les Dix Commandements de l’Ancien Testament installée devant la Cour suprême de l’État. Il a été suspendu de nouveau en 2016 pour des problèmes d’ordre éthique.

Sa victoire avait été considérée comme une victoire de l’aile droite du Parti républicain contre l’establishment, rangé derrière Strange. Le président Trump et le leader de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avaient d’ailleurs appuyé son adversaire, mais en vain : il a récolté l’appui de 55 % des membres du parti.

Cette victoire aurait normalement dû lui ouvrir la voie pour une victoire. L’Alabama est un État où les démocrates sont laminés depuis des années. Aucun sénateur démocrate n’y a été élu au Sénat américain depuis 1992. Donald Trump y a récolté 62 % des suffrages lors de la dernière élection présidentielle, devançant Hillary Clinton par 28 points de pourcentage.

En novembre, dans la foulée des dénonciations consécutives à l’affaire Weinstein, neuf femmes ont toutefois soutenu avoir été victimes de diverses inconduites sexuelles de la part de Roy Moore au fil du temps. Deux d’entre d’elles disent avoir été agressées quand elles étaient mineures.

Moore a tout nié et s’est maintenu dans la course contre l’avis de plusieurs ténors de son parti.

Un Parti républicain divisé

Outre Mitch McConnell, le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, et des républicains bien en vue, comme le sénateur John McCain et l’ex-candidat à la présidentielle Mitt Romney, l’ont prié de se retirer, mais en vain. Les instances nationales du Parti républicain ont cessé de l’appuyer.

Ennuyé par la situation, le président Trump s’est initialement abstenu d’appuyer Roy Moore, en avançant qu’il devrait se retirer « si les accusations s’avéraient », mais en soulignant que le principal intéressé les niait. Il s’est finalement rangé derrière lui et a convaincu le Parti républicain de l’appuyer, au grand dam d’autres républicains.

« Nous avons besoin de Roy » sur l’immigration clandestine, la défense, les armes à feu et la lutte contre l’avortement, a dit le président américain dans un message téléphonique automatisé envoyé aux électeurs au cours des dernières heures. « Roy Moore est l’homme qu’il nous faut pour rendre à l’Amérique sa grandeur », a-t-il dit.

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Source/Radio-Canada
Photo/Radio-Canada
www.anmwe.com

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