Haiti

Haïti: Vague de colère populaire dans le pays contre la recrudescence des enlèvements

PORT-AU-PRINCE – La récente multiplication des enlèvements en Haïti suscite une vague de colère populaire dans le pays, où plusieurs établissements de santé observent lundi une journée de grève à la suite de l’enlèvement d’un interne à Port-au-Prince.

Enlevé aux premières heures du jour samedi dans une rue proche de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti (HUEH), Hans David Télémaque a été libéré dimanche soir contre le versement d’une rançon au montant inconnu, selon plusieurs médias locaux.

«En sortant de chez soi, on a le doute quant à savoir si on va rentrer. Les mères, les pères, les époux, les parents… On vit tous dans une inquiétude quotidienne et constante», témoigne Bead Charlemagne Charlorin, un internet de l’HUEH venu manifester lundi à travers les rues de Port-au-Prince.

En solidarité avec le mouvement de protestation des internes du principal hôpital du pays, plusieurs structures de santé ont suspendu lundi toute activité en dehors de leurs services d’urgence.

«Chaque jour, au moins quatre cas d’enlèvements suivis de séquestrations contre rançon sont recensés. Certains parents, ils sont très rares, en parlent. La majorité se contente de payer la rançon de leur enfant, de leur proche, pour pouvoir les récupérer», détaille Marie Rosy Auguste Ducena, du Réseau national de défense des droits de l’homme.

Le climat de psychose dans la capitale haïtienne est d’autant plus partagé par les habitants que des membres des forces de l’ordre ont été accusés d’être impliqués dans des actes d’enlèvement.

«Plusieurs victimes ont en effet affirmé avoir été abordées par des policiers, enlevées à bord de véhicules de la police nationale d’Haïti», avance Mme Ducena.

«Nous estimons que c’est à l’inspection générale de la police nationale d’intervenir, de diligenter son enquête et de sanctionner tous les policiers qui sont impliqués à un niveau ou à un autre dans la perpétration de ces actes», ajoute la militante.

Contacté lundi par téléphone, le porte-parole de la police nationale d’Haïti n’a pas donné suite aux questions de l’AFP.

Source/AFP
Photo/Archives
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