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Haiti: L’Union nationale des normaliens déplore la multiplication des festivités carnavalesques

PORT-AU-PRINCE – L’Union nationale des normaliennes et normaliens d’Haïti (Unnoh) déplore la multiplication des fcestivités carnavalesques en Haïti, durant lesquelles beaucoup de citoyennes et de citoyens sont confrontés à des problèmes de santé, dans un entretien accordé à l’agence en ligne AlterPresse.

La décision d’organiser de multiples carnavals, au mépris de la prise en charge des problèmes de santé, qui existent dans tous les hôpitaux publics, constitue « une décision immorale », estime le coordonnateur général de l’Unnoh, Josué Mérilien.

L’intérêt commun doit primer sur les ambitions mesquines et personnelles, affirme l’Unnoh.

« La santé doit être prioritaire ; Nous ne savons même pas le nombre de gens qui meurent, dans tout le pays, à cause de la fermeture des hôpitaux publics », déplore l’Unnoh.

Un arrêt de travail a été observé dans les hôpitaux publics, le 05 décembre 2016, pour forcer les autorités, à se pencher sur les revendications des travailleurs de santé.

Après plus de deux mois, cette grève a été levée le jeudi 23 février 2017, suite à la signature d’un protocole d’accord entre une commission présidentielle pour la résolution de la crise et la Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fenatras).

Est-ce qu’un dirigeant, qui défend les intérêts du pays, privilégierait-il le carnaval sur la santé ?, s’interroge l’Unnoh.

La visite du président Jovenel Moise à l’unité de dialyse de l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), le samedi 18 février 2017, constitue un « bluff », parce qu’aucune disposition concrète n’est prise pour résoudre les problèmes des hôpitaux publics, avance l’Unnoh.

Sur les 240 millions de gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 70.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui), annoncées pour l’organisation du carnaval « présidentiel » aux Cayes, combien sont alloués à la reprise des activités dans les hôpitaux et au paiement des professeurs ayant plusieurs mois d’arriérés de traitements ?, se demandel’Unnoh.

Des communes dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que des villes de province ont accueilli plusieurs festivités carnavalesques, les vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 février 2017.

Cette pratique de multiplication des carnavals s’est installée, de plus en plus, dans le pays, depuis le déplacement, à plusieurs reprises, du carnaval traditionnel de Port-au-Prince en province, sous la présidence de l’ancien président du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Joseph Michel Martelly.

Le carnaval national a été délocalisé à trois reprises, notamment dans la ville des Cayes (Sud), en 2012, au Cap-Haïtien (Nord), en 2013, et aux Gonaïves (Artibonite), en 2014, avant de retourner à Port-au-Prince, en 2015 et 2016.

Cette année 2017, la deuxième version de tèt kale a tenu un carnaval « présidentiel » aux Cayes (chef-lieu du département du Sud).

Mais, la municipalité de Port-au-Prince a organisé le carnaval traditionnel dans la capitale, contrairement à l’année 2012, quand les festivités carnavalesques avaient été interdites, de manière autoritaire, à Port-au-Prince.

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Source/AlterPresse
Photo/Archives
www.anmwe.com

Josué-Mérilien

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