Haiti

Haiti: Jocelerme Privert «Je n’ai jamais dit que le Fond National pour l’Education est illégal»

PORT-AU-PRINCE – De 2011 à 2015, les parlementaires qui s’étaient farouchement opposés à Michel Martelly avaient fait tout un tollé autour du Fond national pour l’Education (FNE). Mardi dernier, Jocelerme Privert, coincé à Matin Caraïbes, a laissé entrevoir la méchanceté de ses anciens collègues qui refusaient de ratifier le projet de loi relatif à ce fond prélevé sur les transferts d’argent et sur les appels téléphoniques en faveurs des enfants haïtiens.

Jocelerme Privert était parmi les sénateurs qui faisaient feu de tout bois pour boycotter le Fond national pour l’Education, lancé le 26 mai 2011 par l’ex-président Michel Martelly, après seulement douze jours au pouvoir. Privert et ses camarades sénateurs Jean Baptiste Bien Aimé, Dieuseul Simon Desras, Jean-Charles Moïse, Wesner Polycarpe, William Jeanty, Pierre Francky Exius, Evalière Beauplan, Steven Benoît, François Anick Joseph, Francisco De La Cruz ainsi que quelques députés dont Saurel Jacinthe…prétextaient l’« illégalité » de ce fond qu’ils vendaient comme une « nouvelle taxe ».

Il fallait attendre jusqu’à juin 2016, soit cinq ans après les manœuvres dilatoires et la campagne de matraquage médiatique contre cette initiative louable, pour entendre ce même Jocelerme Privert, ancien président de l’Assemblée nationale, déclarer que : « Je n’ai jamais dit que le Fond national pour l’Education est illégal et qu’il est une taxe ». Il a même fait l’éloge du FNE en admettant que «financer l’éducation est bien une œuvre d’intérêt public et général», etc.

Et à Emmanuel Jean François, anti-Martelly et co-animateur de Matin Caraïbes où le cynique politicien était en direct le 14 juin dernier, de conclure courageusement : « Tout l’acharnement contre le président Martelly concernant ce fond n’était que de la méchanceté alors » https://www.youtube.com/watch?v=eozhQMpjYks. Une conclusion embarrassante pour Privert qui s’est plongé dans toutes sortes d’acrobaties.

Effectivement, pour des raisons politiques politiciennes, les opposants farouches de Michel Martelly avaient préféré de sacrifier le FNE qui entre en ligne droite avec la vision du 56e président de la République dont le programme politique était prioritairement centré sur l’éducation, pièce maîtresse dans un processus de développement humain et durable.

« Les fonds que nous allons recueillir en concertation avec les partenaires de la téléphonie et des institutions de transfert seront destinés à financer l’école obligatoire et gratuite pour les plus démunis en Haïti », avait précisé l’ex-président Tèt Kale. C’est dans cette optique que le programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) a été également lancé en 2011.

« Je tiens à vous féliciter pour l’extraordinaire impulsion que vous êtes en train de donner au secteur de l’éducation de ce beau pays d’Haït », avait alors déclaré le représentant de l’Unesco en Haïti, Béchir Lamine, à l’endroit de Martelly.

Selon les statistiques officielles à cette époque, la grande majorité des quatre millions d’enfants en âge d’être scolarisés ne fréquentaient aucun établissement d’enseignement faute de moyens financiers et 75% des enfants des zones rurales n’avaient pas accès à l’éducation. L’objectif était donc de scolariser près de deux millions de jeunes Haïtiens en cinq ans.

C’était en faveur de ces enfants-là que l’ex-président Martelly voulait collecter au moins 180 millions de dollars à travers le FNE, financé à partir d’un prélèvement de cinq centimes sur les appels internationaux entrant en Haïti et d’une contribution de 1,50 dollar sur chaque transfert de fonds internationaux. Sous contrôle de la Banque de la République d’Haïti ou la Banque centrale.

Voté au Parlement, le budget national est une loi dans laquelle il y a le FNE (2.5 milliards de gourdes), s’était réjouie Marie Carmelle Jean Marie en 2014, alors ministre de l’Economie et des Finances. Une loi qui autorisait le ministère de l’Education nationale à utiliser le FNE légalement. Ce fond était inscrit dans le budget national depuis 2012. Après cinq ans de méchanceté, Jocelerme Privert a avoué cette semaine que ce fond est bien légal mais nuancé qu’il n’existe pas pour continuer à semer la confusion.

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Mackenson Paul

Source/Equilibreur
Photo/Archives
www.anmwe.com

michel-martelly-7-fevrier-2016

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