Haiti

Haiti: Dr Wetsner Polycarpe «Sophia Martelly agréée? Commencement de la douleur!»

PORT-AU-PRINCE – « Au cas où le Conseil électoral provisoire agréérait la candidature au Sénat de la première dame de la République Sophia St-Rémy Martelly, ce serait le commencement de la douleur, a juré le sénateur Wetsner Polycarpe, lundi, en marge d’une conférence de presse au Grand Corps. »

Tandis que tous les regards sont fixés sur le Conseil électoral qui devrait publier incessamment la liste des candidats habilités à poursuivre la course, le dossier de la première dame Sophia St-Rémy Martelly continue de défrayer la chronique. Ce lundi 4 mai, des sénateurs qui opinent sur l’évolution du processus électoral n’ont pas manqué de mettre leur grain de sel dans le débat sur la candidature de l’épouse du chef de l’Etat pour occuper un siège au Grand Corps.

Estimant que des efforts ont été fournis par le Conseil électoral pour faire avancer le processus électoral, le sénateur Wetsner Polycarpe souligne néanmoins qu’à chaque étape du processus, il faut des critiques de façon que les choses aillent de mieux en mieux. L’élu du Nord, farouche opposant au régime en place, met l’emphase sur la candidature de Sophia S. Martelly pour questionner les étapes déjà franchies par le CEP d’Opont.

« Des questions méritent d’être posées quand on regarde la tournure que prend cette affaire, précise Wetsner Polycarpe. Il est clair que sa candidature a été contestée faute de décharge et pour avoir détenu la nationalité étrangère. » Pour la question de décharge, ajoute le parlementaire, il est normal que le ministre de l’Économie et des Finances octroie un certificat à l’épouse du chef de l’ Etat .

« Car c’est le président Martelly qui l’a nommé ministre ainsi que sa femme pour gérer des fonds de l’Etat. Bref, c’est aberrant que ce soit M. Martelly qui a donné décharge à son épouse. On aimerait savoir qui gérait les millions de dollars de la commission dont la femme du président est la coordonatrice si ce n’est pas elle-même ! »

Mais M. Polycarpe présage que la question relative à sa nationalité étrangère est beaucoup plus intrigante. Pour lui, la tentative de Madame Martelly pour briguer le Sénat « n’est qu’une tentative pour poursuivre la légalisation des bandits proches du pouvoir en place ». « Pourquoi réclame-t-elle la nationalité haïtienne après avoir passé environ 50 ans à jouir de la nationalité américaine ? », s’interroge-t-il, perplexe, avant d’ajouter : « Parce qu’elle a déclaré être de nationalité haïtienne, Sophia Martelly devrait être poursuivie pour faux et usage de faux. »

Appelant les membres du CEP à la vigilance et à la raison dans le traitement de tous les dossiers, il suppose que « les juges du Bureau du contentieux électoral national (BCEN) qui auront à trancher sur cette question doivent tenir compte de leur avenir afin de permettre au CEP de garder encore sa crédibilité aux yeux de la population ». Au cas où le CEP agréérait la candidature de Sophia Martelly, Wesner Polycarpe croit que ce serait le commencement de la douleur.

En outre, il assimile son inscription au processus électoral comme une sorte de provocation à dessein de boycotter les élections. Opinant lui aussi sur ce dossier, le président du Sénat de dix membres a pour sa part indiqué qu’il ne va pas se mêler des affaires de l’institution électorale qui, selon lui, a été nommée après beaucoup de tergiversations au niveau de la société. Andris Riché pense que les conseillers électoraux sont devant le fait accompli.

Ces derniers, argue-t-il, doivent prouver qu’ils sont crédibles et honnêtes au risque de décevoir ceux qui ont lutté corps et âme pour les mettre à cette fonction. « Mais ce n’est pas mon rôle de dicter au CEP les candidatures qui méritent d’être retenues et celles qui ne le méritent pas, indique le sénateur de la Grand’Anse, qui en a profité pour revenir sur l’épineuse question de décharge. À propos de l’attestation de décharge que nous allons donner aux ordonnateurs des fonds publics, tente-t-il d’expliquer, il revient au CEP d’accepter ou de ne pas accepter la personne en question. »

Source/Le Nouvelliste

Photo/Anmwe/Archives

www.anmwe.com

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