Haiti

Haiti: Youri Latortue « Le retour des FAD’H peut constituer un cancer pour le pays à l’avenir »

PORT-AU-PRINCE – Interrogé sur le retour officiel des Forces armées d’Haïti (FAD’H), le sénateur Youri Latortue n’a pas hésité à critiquer cette décision ainsi que les circonstances entourant ce processus.

Qualifiant de « démagogie » l’initiative de l’Exécutif, le sénateur de l’Artibonite s’est interrogé sur l’absence d’un ensemble de lois devant assurer le bon fonctionnement de ce corps. « Vous formez une armée. Où est la loi qui la régit ? Où sont les règlements généraux ? Où est la loi sur la relation entre la police et l’armée ? Où est la loi sur l’état-major ou encore la loi sur les relations armée-population ? » s’est-il demandé.

« C’est une démagogie pure et simple, ce qu’ils font. Et cela peut se transformer en un cancer pour le pays. Comment peut-on former un officier en trois semaines ? » déclare-t-il, soulignant cependant qu’il n’est pas contre la remobilisation de l’armée.

Pour Youri Latortue, la formation de l’armée doit d’abord passer par la présentation des lois d’accompagnement de celle-ci, ses règlements généraux, la loi sur la justice militaire, la loi sur le personnel militaire, entre autres. « Lorsque ces lois seront votées, on va pouvoir former ces gens dans le cadre de la loi » indique l’ancien officier des FAD’H.

L’élu de l’Artibonite affirme, en outre, que le chef de l’État a violé la mission qu’il avait lui-même confiée. « La mission était que des réflexions soient produites sur les lois et projets de loi en vue d’avoir un cadre légal pour l’armée » affirme-t-il.

Le parlementaire indique, par ailleurs, qu’il n’a pas été sollicité pour la formation de l’état-major. Un choix logique, juge-t-il. Car, il n’a pas caché son désaccord face à la composition de celui-ci . « Je leur ai dit que les personnes choisies ne pouvaient pas être commandant en chef. Ce sont des gens dont le physique n’est pas en état » ajoute-t-il.

Rappelons que les premiers soldats de l’armée d’Haïti « démobilisée » ont prêté le serment d’allégeance pour devenir « des soldats à part entière », lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à la base « Anacaona », située dans la commune de Léogane le 14 août dernier. 15 officiers, 50 aspirants sous-officiers et 248 soldats ont reçu leurs parchemins, à l’occasion de la commémoration du 228e anniversaire de la cérémonie du Bwa Kayiman.

Source/Juno7
Photo/Archives
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