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Haïti: Louis Déjoie III «La zone franche à Savane Diane est créée sur la propriété privée de ma famille»

PORT-AU-PRINCE – Face aux remous provoqués par la décision du président Jovenel Moïse d’accorder le « statut de zone franche au projet dénommé ” Zone franche agro-industrielle de Savane Diane”, à Saint-Michel-de-l’Attalaye (Artibonite), le mandataire de la famille Déjoie clarifie. Nous publions dans son intégralité une note de presse à cet effet.
En tant que représentant légal, “mandataire” de la famille Déjoie, je rédige cette note pour clarifier certains malentendus dans de récentes publications sur les médias sociaux et certaines émissions radiodiffusées concernant le projet en cours à Savane Diane sur la propriété de ma famille.

A partir de 1946, mon grand-père, le sénateur Louis Déjoie, a acheté plus de 8 000 hectares de terre à Savane Diane, réparties entre St-Michel, St-Raphaël, Pignon et Maïssade (environ 16% du total des terres de Savane Diane). Ces achats proviennent de plus de 15 propriétaires fonciers privés et d’une entreprise américaine (United West Indies Corp.). Cette entreprise avait acheté ces terres de plus de 70 propriétaires privés.

En 1958, suite à sa candidature à la présidence d’Haïti, le sénateur Louis Déjoie, mon grand-père, fut exilé et toutes ses entreprises et propriétés privées ont été mises sous séquestre par le gouvernement d’alors. A cette époque, à Savane Diane, la famille Déjoie comptait plus de 3 000 employés, 32 tracteurs, 15 camions, 26 remorques, 1 niveleuse, un aéroport légal, et est devenue un producteur mondialement connu d’huile essentielle de citronnelle. Après la chute du régime, en 1986, les terres et propriétés séquestrées de ma famille ont été restituées suite à la publication du Moniteur n° 28 du 25 mars 1986. Depuis lors, mon défunt père, Louis Déjoie 2, moi-même et M. Georges Celcis, notre représentant légal, n’avons cessé de chercher des moyens d’investir sur ces terres, de créer des emplois et de la prospérité. Cela inclut un effort très particulier, après le tremblement de terre, pour mettre en place un projet majeur sous le label “Le projet St Michel”. Tous ces efforts ont rencontré des difficultés de mise en œuvre en raison de la situation malheureuse à l’intérieur de notre pays.

LE PROJET QUI A ATTIRÉ LES PROPRIÉTAIRES

En 2006, j’ai présenté pour la première fois à M. Apaid l’idée d’entreprendre l’effort de trouver des moyens d’investir et de développer la terre familiale. J’avais appris que la famille Apaid possédait des entreprises en zone franche liées à l’exportation qui, à un moment donné, employaient plus de 9 000 travailleurs. J’ai senti qu’il avait la capacité, les compétences et la détermination nécessaires pour entreprendre un effort aussi ambitieux. Après 9 ans de discussions, M. Apaid a accepté, et nous avons signé un protocole d’accord Memorandum of understanding (MOU). C’est ainsi qu’ont débuté ces efforts pour développer la terre avec des investisseurs locaux et étrangers et créer des emplois. A tout moment, M. Apaid et nous avons convenu que les agriculteurs qui occupaient des portions de la terre depuis longtemps devaient bénéficier d’une pleine considération et être traités avec dignité. Des efforts sont en cours dans ce sens. De plus, des interventions communautaires sont déjà en cours, avec notamment le don de terrains pour 2 écoles, un marché public communal pour la région et un autre dédié au stockage communal d’équipements lourds.

DANS L’ÉTAT ACTUEL DES CHOSES

Depuis 2017, nous avons entrepris la création de divers projets sur les terres. Environ 1,381 hectares, soit moins de 20 % des terres familiales, sont consacrés à la création de la zone franche dénommée « Zone franche agro-industrielle de Savane Diane – ZFAISD. Plus de terres seront incluses dans la zone franche à mesure que les entreprises se développeront et que davantage d’emplois seront créés. Cette zone franche est créée sur la propriété privée de ma famille et non sur une propriété appartenant à l’Etat haïtien, comme le stipulent les titres de propriété soumis au Ministère de l’Agriculture (MARNDR), au Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI), à la Direction des zones franches (DZF) et au Conseil national des zones franches (CNZF) depuis 2019. Le promoteur de la zone franche est la 1ère société créée conjointement, “Stevia Agro Industrie S.A.”, communément détenue par les familles Apaid, Déjoie, Celcis et Dorcin.

Plus de 6 grands projets et filiales sont prévus sur cette terre familiale pour investir plus de 200 millions de dollars sur 10 ans et créer plus de 20 000 emplois. Cela comprend une entreprise de production d’avocats de 2 000 hectares, des entreprises de production de myrtilles et de mangues, et en collaboration avec des agriculteurs et des entrepreneurs locaux : De la production de canne à sucre, de sorgho, de pois Congo et de manioc. En outre, si les autorités l’acceptent à l’avenir, il est prévu de construire un aéroport international, pour le cargo et les passagers, en partenariat avec l’État d’Haïti (un partenariat public-privé PPP). Actuellement, seul le 1er projet est en cours avec la société Stevia S.A. et des surfaces expérimentales d’investissement en avocat. Les autres projets suivront au cours des 10 prochaines années, dans le plein respect des lois haïtiennes, suivant l’évolution et le succès des premières initiatives.

Le 1er projet, “Stevia Agro Industrie”, prévoit d’employer plus de 1000 personnes sur environ 350 hectares. Il a été entièrement financé par des fonds privés et des prêts bancaires. Aucun don n’a été reçu de la part d’agences internationales ou gouvernementales. L’objectif de la zone franche est de contribuer et de coordonner, comme cela est déjà en cours, avec tous les représentants actuels et futurs du gouvernement et les élus locaux, ainsi qu’avec des organisations de la société civile, la réhabilitation et la construction de routes et d’infrastructures au profit de la région, de la population et de notre pays, Haïti.

Fait ce jour, 25 février 2021.

Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
www.anmwe.com

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