Haiti

Haiti: Lettre ouverte du Colonel Rebu à Madame Pierre-Paul

A Madame Liliane Pierre Paul Présentatrice Vedette du journal de 16 heures de Radio Kiskeya

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Chère Madame Pierre Paul,

J’ai écouté le 21 janvier 2014, comme d’habitude, votre journal de 4h. Bien que résolu à ne pas alimenter une polémique avec de faux puissants fantômes, j’ai craqué quand, en fin de reportage vous avez laissé échapper un commentaire sur mon triste sort ou, pire celui des gens « de bien » qui s’aventurent dans cette jungle qu’est l’administration publique haïtienne.

Mon statut d’ancien ministre m’oblige à un devoir de réserve que les principes, à la base de ma formation, ne me permettent point de violer quelques soient les circonstances. Je ne vous dirai donc pas tout. Mais, partageant votre tristesse qui doit être celle de nombreuses personnes qui vous ont écoutée, je vous ferai un commentaire et vous donnerai quelques petites informations sur mon vécu pendant les 9 mois et 15 jours que j’ai passés à la tête du Ministère de la Jeunesse des Sports et de l’Action Civique (MJSAC).

Mais, avant cela, laissez-moi vous dire que j’ai suivi le 20 janvier au soir le télé-journal sportif de Télé GINEN présenté par Captain Bill qui, gêné par ce qu’il croit être ma mésaventure, a dit que les protestataires étaient des employés que j’avais révoqués. Or, il se trouve que je n’ai révoqué aucun employé pendant ma gestion.

 

En écoutant Monsieur Valéry Numa à son émission de 13 heures « Vision 2000 à l’écoute », ce même 21 janvier, j’ai souri avec tristesse en l’entendant dire, parlant de moi et de l’événement, « C’est une bonne chose qu’on permette à ces grands hâbleurs de démontrer leur incompétence, il (Himmler Rebu) est arrivé au MJSAC sans vision et n’a rien foutu » ou quelque chose de ce genre. En quelque chose Monsieur Numa doit avoir raison : je ne sais pas encore comment atteindre les 200 kms/h sur une autoroute avec un véhicule dont toutes les pièces sont détachées et jetées dans un sac. Auparavant, au cours de son interview avec le Premier Ministre Evans PAUL, sans raison aucune, Monsieur Numa a repris ce vieux cliché imaginaire de certains haïtiens d’un Himmler REBU qui flânait avec le général Prosper Avril au cours du coup d’état d’avril 89, ne sachant où aller avec ce dernier. Arc bouté dans ce qu’il croit être une entreprise citoyenne de destruction d’un ministre, d’un citoyen, qu’il juge incompétent, il n’a pu finir ses commentaires de fin d’émission sans un : Au MJSAC Himmler Rebu innove : Il a envoyé une même lettre à la Secrétaire d’Etat et au Directeur Général. Heureusement pour ces deux fonctionnaires, qu’il n’a pas rendu public le contenu du texte en question. Et, puis Monsieur Numa ne m’a pas encore appris comment faire quand on envoie un mail et même une lettre à deux personnes sur un seul sujet.
Vous comprenez ma peur face à un « mapou » savant de toutes choses comme Valéry Numa à qui je n’oserais même pas demander un droit de réponse. C’est à cela qu’on s’expose en Haïti quand on ose se lancer vers les hauteurs !

Avant vous madame Pierre-Paul, j’avais écouté la voix attristée de Marvel Dandin, le même 21 janvier, commentant l’événement du ranch de la croix des bouquets : Himmler Rébu n’est pas sorti avec une plaque d’honneur !

Voici le maître-mot, madame, HONNEUR ! Il y va donc de mon honneur. Je ne m’arrête pas à le défendre face à des hommes qui ne peuvent comprendre la valeur du vocable. Ce n’est pas la première fois que je laisse passer ma caravane ! Mais face à votre tristesse de me voir ainsi finir sous des décombres imaginaires, je craque. Pour la DAME que vous êtes ; à vous, je dois quelques explications :

Un commentaire
J’ai été étonné de ne voir aucune image en prise de vues d’ensemble d’un des chefs de file de l’opération ou une interview avec un journaliste l’ayant identifié, au préalable, comme étant effectivement un employé du ministère. Les troupes ont été mobilisées depuis 9 heures du matin sur la cour du Ranch parce que les concepteurs de l’opération avaient reçu, comme moi, un email du Palais National fixant la passation des pouvoirs à 10 heures. Ils ignoraient que, bien avant ce mail, j’avais conclu avec le nouveau Ministre que la Cérémonie se ferait à 13 heures. Après avoir reçu le mail du Palais National, j’avais appelé le nouveau Ministre pour l’en avertir et lui dire que je conservais l’horaire de 13 heures. J’étais à ma séance de massage quand, à 9h30, je fus averti que les engagés , quelque peu impatients, avaient commencé à menacer le personnel de l’Institut National de la Jeunesses Et des Sciences du Sport (INJESS), jurant par tous les dieux, qu’ils fermeraient l’Institut en y mettant le feu s’il le faut. Je ne prétends pas connaître tous les employés du Ministère mais, au moins les deux meneurs un grand noir avec un petit sac au dos et un petit clair sont des chimères connus. Je suis arrivé au ministère à 12h15. Ils étaient là, les journalistes reporters aussi. Le Ministre Albert est arrivé vers les 13h30. On a travaillé en tête à tête pendant plus de 20 minutes avant de nous rendre dans l’enfer du jour. Plusieurs personnes ayant voulu défendre leur chasse gardée au MJSAC, suivant leurs propres règles, se sont engouffrées parmi les gens accompagnant le nouveau Ministre quand il est arrivé à mon bureau comme pour me signifier qu’ils tenaient là, enfin, leur revanche. Au cours de la Cérémonie, les engagés ont rudement fait leur travail. J’espère qu’ils seront suffisamment rémunérés. En dehors des vociférations, quel justificatif a été donné à quel journaliste, sur les lieux, à propos de leurs frustrations du jour ?

Quelques repères

1.- ENTS
Abus sexuels sur la base d’une belle idée

A mon arrivée au MJSAC, j’ai été confronté à une affaire qui s’appelait : ECOLE NATIONALE DES TALENTS SPORTIFS. Dans sa conception c’était une bonne idée. Elle réunissait tous les jeunes talents de tous les sports et, l’État les accueillait au Centre de la Croix des Bouquets dans un système d’internat. Au nombre de deux cents, filles et garçons, ils s’entraînaient dans, au moins, six disciplines sportives. Pour quelles compétions ? Dans quels clubs ? Dans quelle fédération ? NIET. Ma question : Alors comment évalue-t-on le talent initial et les progrès réalisés ? NIET. En entrant dans les dossiers, je constatais par contre divers cas d’agressions sexuelles, notamment celui d’une jeune fille violée par l’un des entraîneurs. C’était un cas déclaré parce que publiquement non consentant. Des étrangers venaient, sélectionnaient les enfants et les amenaient à l’étranger dans de prétendus Eldorado sans contrat de suivi avec l’État haïtien, sans suivi avec les parents. Quand j’ai découvert que le plus grand utilisateur de cette structure est un ancien ministre pédophile connu, j’ai décidé de fermer la boîte et de réorienter l’idée.

Mon prétexte, ma raison
L’ENTS était un projet. Après 3 ans, il aurait dû être inclus, suivant les normes administratives, dans le budget. Ceci n’a pas été fait pour l’exercice 2013-2014. Sans budget, on ne pouvait pas payer les 58 professeurs ni l’alimentation, fixée à 2.500.000 gourdes par mois. J’arrive à la fin de l’année scolaire avec une dette de 12.500.000 gourdes pour la nourriture et 7 mois d’arriérés de salaires pour les professeurs. N’ayant pas de réponse à la fin de l’année scolaire (parce que les enfants, en plus des entraînements sportifs, sont censés être suivis sur le plan de la formation académique) Ne pouvant payer pour l’exercice finissant, comment aurais-je pu engager le nouvel exercice ? Malgré menaces grèves et protestations, je décide de ne pas rouvrir en septembre 2014. Je coordonne, avec le Ministre Nesmy Manigat, la redistribution des enfants dans des écoles suivant leurs lieux géographiques. Je confie cette mission au directeur général du Ministère et au Directeur de l’ENTS. J’attends, aujourd’hui encore les résultats de ce travail.

58.000.000 de dettes
A mon arrivée au MJSAC, je trouve des dettes fixes ou accumulées s’élevant à 58.000.000 de gourdes. En dehors des prévisions budgétaires. J’engage des démarches qui durent plus de quatre mois. On finit par me lancer par terre 30.000.000. Je paie 7 mois à 58 professeurs après avoir été vilipendé, provoqué, agressé physiquement, par une petite ancienne attitrée d’un ancien ministre du MJSAC. Aujourd’hui encore ces professeurs n’ont pas encore touché leur boni et nul ne sait dans quel code budgétaire trouver cet argent. Voilà ce qui me donne le titre de voleur quand, excédés et désespérés, ils réclament leur dû.

 

2.- INJESS
En arrivant au MJSAC, je trouve, dans le budget une balance de 4.000,000 de gourdes sur un montant octroyé de 14.000.000 de gourdes, pour une requête total de 20.000.000 de gourdes. Les travaux d’infrastructure ayant coûté 10.000.000 de gourdes me laissent perplexe. Je demande alors un audit de la Cour Supérieur des Comptes et du Contentieux Administratif. Cet audit est toujours en cours. Avec les 4.000.000 restants, je répare, améliore, recrute et ouvre l’INJESS au niveau Monitorat. 60 jeunes : 15 venant du département de l’Ouest et 5 recrutés par département, sont en formation et pourront, après 10 mois, retourner dans leurs communes d’origine pour la mise en œuvre, au niveau des écoles, des programmes conçus au niveau central.

 

3.- ALIMENTATION
Les 2.5000.000 gourdes par mois, mentionnés ci-dessus, alimentaient uniquement les 200 élèves de l’ENTS. Le personnel du MJSAC devait s’alimenter en Arlequin, dans la rue, à au moins 100 gourdes le repas. Avec la collaboration du Ministre Charles Jean Jacques, j’ai mis en place une cuisine hygiénique et moderne qui alimente le personnel du MJSAC et les 60 enfants de l’INJESS ; soit environ 200 personnes par jours pour 50 gourdes et une dépense mensuelle de 440.000 gourdes au lieu des 2,5000.000 Gdes mensuel que je n’ai pas dans le budget. Je reconnais que mon action dérange. Mais que voulez-vous !

 

4.- TOUCHER SANS TRAVAILLER
Savez-vous madame que j’ai constaté que plus d’une centaine d’employés touchaient par virement bancaire leur salaire mensuel sans jamais fournir un seul jour de travail à l’État ? Il y en a, au moins une trentaine parmi eux qui ont dû rentrer au pays pour venir réclamer leurs chèques, bloqués par mes ordres à l’administration. Quand je résiste aux sollicitations de Chefs de toutes sortes pour que les chèques de leurs protégés soient libérés, je deviens, moi, un voleur!

 

5.- PERSONNEL AFFECTÉ « AILLEURS »
Pensez-vous qu’il soit possible qu’un ministre quittant le ministère s’en aille avec près de huit cadres employé dans son business privé et que ceux-ci soient payés régulièrement sur les comptes de l’État, alors que de nombreux jeunes ayant fait leurs études à l’étranger ne peuvent intégrer le ministère faute de moyen budgétaire ? J’ai bloqué cette injustice ! Voilà pourquoi je suis un intransigeant et un inflexible ! Le public est-il au courant, qu’aujourd’hui encore, un ancien ministre, a conservé avec lui cinq employés à son service personnel et que même son garçon de cour émarge au budget de l’État ? En neuf mois je n’ai pas pu résoudre ce problème!

 

6.- LA ZAFRA DU SPORT
Sait-on que le Ministère, pour tout le territoire et sur 1539 employés n’a pas 30 moniteurs sportifs certifiés ? Quand arrive la rentrée scolaire, « on » embauche à la pelle, « on » donne une semaine de formation et « on » confie les enfants des autres à ces assoiffés d’emploi. Comme ça l’ingénieux ministre de la formule n’a pas à payer de boni. En vacances, on fait « comme si » Tout est un petit projet ; ainsi les chefs qui perçoivent un salaire régulier, exigent de lourdes gratifications et laissent un grabdaille à ceux-là qui font le travail.

 

7.- UN MINISTÈRE DES SPORTS SANS MONITEURS
Savez-vous, madame, que le Président de la République a du intervenir lui-même pour que le ministère des sports ait des moniteurs au niveau des écoles ? Il en a fait prendre 600. On lui a menti : Ils n’étaient que 200. Je suis arrivé en Avril, ils ont commencé à travailler en Janvier et, à la fin de leur contrat, en mai, personne ne pouvait les rémunérer car ils ne relevaient d’aucun code budgétaire. Voilà pourquoi je suis incompétent et voleur !

 

8.- HAITI RÉVEIL SANTÉ EN PANNE
J’ai fait voter dans le budget 25.000.000 de gourdes pour un programme de sport-santé sur les places de la République. Programme simple, similaire à celui que je développe au CEPEM depuis 34 ans. Quand je convoque les directeurs départementaux pour le briefing préparatoire, je découvre qu’il n’y a personne, employé au ministère, capable de conduire une séance d’aérobic. Un des Directeurs, celui du Sud’Est s’en va avec l’idée et la met en pratique avec des bénévoles à Côtes de fer. Quand je vais au GOUVENMAN LAKAY de cette commune, il me montre des photos et des vidéos des séances, Il m’informe que cela se passe aussi à Jacmel. Rentré à Port-au-Prince, j’envoie une équipe dans cette ville. Je décide d’une formation sur place. J’ai du préparer moi-même un fascicule sur le sujet, aller faire moi-même le cours pendant deux week-ends, mettre à contribution les moniteurs du CEPEM. A l’évaluation, aucun des moniteurs payés par le ministère n’a réussi. Le travail continue à Jacmel avec les bénévoles qui ne touchent pas sous le regard des salariés qui ne peuvent pas faire le travail. Voilà pourquoi je suis un incompétent !

 

9.- LES CHIMÈRES DU MJSAC
A mon arrivée au ministère, je trouve sur la cour onze individus à la mine patibulaire. Ils sont toujours là à l’ouverture et à la fermeture des bureaux. Tout le monde a peur d’eux. Ils n’ont pas d’emploi encore moins d’affectation. Ils rançonnent, menaces aidant, les employés. Certains d’entre eux ont même kidnappé une fois la femme et la fille d’un ministre un peu moins malléable. Tout le monde le sait. Quand, au cours de l’une de mes premières réunions, ils tentent de me prendre en charge par un spectacle similaire à celui donné au cours de l’installation du ministre Albert, je les affronte, les mets dehors de la salle. A la fin de la réunion je leur donne rendez-vous dans deux jours à mon bureau. Je découvre qu’ils avaient une lettre de nomination ; ils m’ont fourni la preuve qu’ils touchaient régulièrement et qu’on a soudain refusé de les payer. Quand je demande au chef du personnel leur lettre de mise à pied, celle-ci n’existe pas. Pour résoudre le problème, le ministre précédent avait choisi de passer des mois sans venir au siège du ministère. SA méthode : quand ça chauffe trop elle y vient, donne généreusement le fond de son sac à mains et… se sauve. J’ai mis deux mois à trouver la solution : leur payant cinq mois de rémunération avec une lettre de mise à pied. Je leur ai interdit de venir au ministère sans mon autorisation. Ils ont mon téléphone comme tout le monde et m’appellent quand il y a pour eux une raison de venir au MJSAC. La consigne a été respectée.

 

10.- UN MINISTÈRE DES SPORTS SANS UNITÉ SCIENTIFIQUE, SANS MEDECIN
Quand j’ai dirigé le Centre sportif de Carrefour, de Septembre 1982 à Juin 1986, Je disposais de cinq médecins et de trois infirmières avec une possibilité d’assistance médicale dès qu’il y avait un pratiquant sur la cour. J’arrive au ministère, il n’y a pas un seul médecin sportif pour éviter de dire pas de médecin du tout. Les Fédérations, responsables de notre représentation nationale sont trop pauvres pour s’en procurer. Je m’entends avec le ministre de la Santé publique pour monter une unité scientifique avec 16 médecins : un dans chaque département et six au niveau central utilisables en rotation par les fédérations. Je pars en Novembre à Cuba solliciter l’assistance technique que j’obtiens. Ils me harcèlent d’appels pour savoir quand je commence. Voilà pourquoi je ne donne pas de résultats !

 

11.- UN MINISTÈRE SANS CONTROLE SUR SES PARCS SPORTIFS
Quand je réclame la remise au ministère des parcs sportifs construits en province, on tente de m’imposer un comité de gestion dont je serais membre. Je dis au premier ministre Lamothe : Quand vous avez un ministre incompétent, vous le révoquez . Il y a une semaine, le Secrétaire d’État à la Planification m’écrit pour me parler d’une liste d’installations achevées en faisant allusion à ce comité mis en place sans mon consentement, je lui écris pour redire que je ne suis pas au courant de l’existence d’une telle commission et Quand un ministre est incompétent, il faut le révoquer . Je suis intransigeant et inflexible.

 

12.- UN IMPORTANT RAPPORT RESTÉ SANS SUITE
Le 4 Juillet 2014, je dépose moi-même un rapport « État des lieux » au Palais National à l’intention du Président de la République. Le même rapport, le même jour au secrétariat du Premier ministre Lamothe. Cinq semaines après ni l’un ni l’autre n’a été mis au courant. Nous nous en rendons tous compte au cours d’un conseil des ministres. Quand j’envoie le rapport par courriel au Président, le lendemain il me convoque au palais immédiatement sur le sujet. Je me fais accompagner par la Secrétaire d’État et le Directeur Général du ministère. En pénétrant le rapport avec nous, le Président entre dans une de ses fameuses colères en se rendant compte de l’immensité des mensonges dont on l’affublait et de l’état minable du secteur Jeunesse Sport et Action Civique. Il ordonne qu’une réunion ait lieu entre le Premier ministre, moi-même et lui-même car de nombreuses décisions à la fois administratives et politiques dépassent mes seules compétences comme ministre. Diverses circonstances ont fait que cette déterminante rencontre n’ait jamais pu avoir lieu jusqu’à mon départ du MJSAC

 

13.- UN MINISTÈRE EXISTANT DEPUIS DIX ANS SANS LOI ORGANIQUE NI RÈGLEMENTS INTÉRIEURS
Face à cette situation j’ai confié au cabinet CHARLMERS & CHALMERS la conception de l’avant projet de loi, la rédaction des règlements internes au niveau central et au niveau des structures déconcentrées. J’ai du bloquer ce travail en attendant de redéfinir avec les directeurs Centraux l’organigramme prévoyant une nouvelle Direction celle de planification et de la recherche scientifique.
Ce sont là, madame, quelques évidences de ma « non productivité ». C’est vrai que je ne sais pas comment utiliser l’argent de l’État pour des programmes flamme pour une journée ou deux très spectaculaires, faisant Comme si. Je ne suis pas un acteur !
Notez qu’il n’y a dans cette mise au point aucun détail concernant des dossiers d’État sur le MJSAC mon devoir de citoyen m’interdisant de les traiter en public.
Vous comprendrez qu’il y a là de nombreux motifs d’orchestration même de mon assassinat voire un petit spectacle, déplaisant certes, mais bien moindre que la décision fatale. Ceux-là qui pourraient essayer d’aller plus loin sont connus et listés. J’ai gardé, bien au chaud, tous les messages de menaces qui m’ont été faits pendant plus de six mois. Au cas où.

 

14.- UNE OPERATION DE PRISE EN CHARGE
Ce qui s’est passé au Ranch de la Croix des Bouquets, suivant mon analyse, vise beaucoup plus la prise en charge du nouveau Ministre pour lui montrer ce qui peut lui arriver s’il reste dans ma ligne. Il est averti qu’il ne pourra pas retourner, au Ministère des finances, tous les chèques de ceux- là qui ont le droit de percevoir un beau salaire sans avoir à travailler.
J’ai compris, madame, votre tristesse pour moi de me voir sortir de si laide manière d’une charge d’État. Je comprends le fond de votre allusion à ceux-là qui seraient tentés par l’expérience. En me confiant cette charge, le Président Martelly m’avait mis en garde sur les difficultés probables. L’accablant état des lieux que je lui ai remis au mois d’août ne représente pas le dixième de la désastreuse réalité du MJSAC.

 

15.- EN MOINS DE DEUX MINUTES
Quand le Président Martelly m’a appelé dimanche soir sur les changements au MJSAC, l’affaire s’est réglée en une phrase et moins de dix secondes. Ce sont les civilités qui nous ont gardés plus longtemps au téléphone.

 

16.- UN BEL APPRENTISSAGE MALGRÉ TOUT
Je n’avais aucune idée de l’état de pourrissement de mon pays. J’avais tant d’illusions que j’ai entrainé de manière inconsciente ma fille de trente ans au cœur de cette mésaventure. Je lui présente mes excuses ainsi qu’au reste de la famille. Aux membres du GREH qui me détestent pour ne pas les avoir intégrés en masse et de droit au Ministère. Je redis ne pas savoir me comporter autrement. A tous mes amis blessés par ce tableau, mes excuses. À l’éminent Valéry Numa mon appréciation pour s’être trompé, une fois de plus, de « bonne foi ».

Débat fermé, incident clos !

 

Colonel Himmler REBU

Source/Radio Kiskeya

Photo/Archives

www.anmwe.com

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