PORT-AU-PRINCE – Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a frappé de plein fouet le pays. Il avait provoqué plusieurs milliers de déplacés dans les zones se situant dans les parages de l’épicentre du séisme. De nombreux efforts ont été consentis, mais ils demeurent encore insuffisants. À cet effet, la mairie de Tabarre et des Organisations non gouvernementales comme les Croix-Rouges américaine, canadienne et française s’engagent à favoriser l’intégration de plusieurs centaines de ces personnes.
Ouf de soulagement pour les déplacés du camp « Villambetta » de Tabarre. Près de sept (7) ans après le passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010, la mairie de cette commune et des Organisations non gouvernementales comme les Croix-Rouges américaine, haïtienne, canadienne et française ont volé à leur secours. L’objectif consiste à transformer l’espace de ce camp en véritable quartier. C’est pourquoi ces institutions viennent de clôturer le vendredi 27 octobre dernier un projet pilote axé autour de solutions durables pour l’intégration de ces pères et mères de familles vivant dans cet endroit. Et la mairesse de Tabarre, Nice Simon, a été claire. “Ces initiatives ne sont pas insignifiantes. Elles consistent à venir en aide à des compatriotes en situation difficile”.
D’après la mairesse, cette initiative participe d’une nouvelle approche des autorités municipales axée sur les fondamentaux du développement durable. Elle contribuera à l’intégration effective du camp de Villambetta à la commune de Tabarre et le renforcement de la capacité de résilience des déplacés par la construction du système de voies d’accès et d’électricité.
“Les déplacés ne seront pas privés des services sociaux de base dans cette zone”, ont confié les organisateurs de cette activité qui disent s’engager à mettre en oeuvre une composante constituée d’un programme d’aménagement du territoire de « Villambetta ». C’est ainsi que le directeur de programmes à la Croix-Rouge américaine, Athus Pierre, a annoncé l’installation d’un système d’adduction d’eau potable à l’intention de ces déplacés. Une enveloppe de 568 000 dollars américains sera allouée à ce projet. L’accès à un approvisionnement sûr en eau, souligne-t-il, est une des conditions essentielles pour garantir véritablement l’autonomie des habitants de Villembetta, en passe de devenir un véritable quartier habitable.
Pour lui, ce nouvel investissement de la Croix-Rouge Américaine va servir à connecter cette communauté avec le réseau d’eau potable de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA), avec l’installation d’environ 2km de tuyaux souterrains. Il a également fait savoir que ce nouvel investissement de l’organisation répondra non seulement aux besoins des familles, mais aussi à ceux des quartiers avoisinants.
Pour sa part, la directrice exécutive de la Croix-Rouge haïtienne, Dr Marie Marcelle Cauvin, a souligné l’importance de ce projet. Il permettra d’accompagner les autorités gouvernementales dans leur lourde responsabilité de reconstruction du pays et d’amélioration des conditions socioéconomiques de vie des familles les plus pauvres affectées par le séisme de 2010.
Dans la même veine, la cheffe de délégation de la Croix-Rouge française s’est félicitée du lancement de ce projet. Sa plus grande réussite, affirme-t-elle, participe de la sécurisation foncière du site au niveau parcellaire. Cette intervention va donner aux habitants de Villambetta l’opportunité de pouvoir s’installer durablement en toute légalité et de tourner une fois pour toutes la page relative à ce tremblement de terre dévastateur. Elle s’est également dite réjouie de ce que les 220 familles de ce village vont toutes recevoir des contrats d’affermage signifiant la sécurisation de leur situation foncière. « Après plusieurs années d’efforts, nous sommes heureux de voir cette intégration urbaine prendre forme avec l’avancée de plusieurs volets d’activités ».
Outre ces annonces, il convient de souligner que le site de Villambetta s’est un peu développé suite à cette catastrophe. Un tronçon de route de 156 mètres linéaires reliant aujourd’hui ce camp aux autres quartiers avoisinants a été construit. S’ajoute à cela le même de canaux de drainages. Des activités génératrices de revenus ont été mises en oeuvre en vue de renforcer le niveau socioéconomique des déplacés. Sans omettre l’organisation des séances de formations en premiers soins, en gestion des risques et désastres, en protection et prévention des violences à leur intention. Toutefois, de nombreux besoins restent encore à satisfaire notamment dans le domaine de l’habitat à travers la construction de modules d’habitation parasismiques et para cycloniques, l’assainissement avec la réalisation de fosses septiques ou encore la voirie.
Le projet pilote de solutions durables pour l’intégration du camp des déplacés de Villambetta à la commune de Tabarre a été conduit par la Croix- Rouge française entre 2015 et 2017. Il a été financé par le gouvernement Canadien, à travers l’OIM et la Croix- Rouge Canadienne, à hauteur de 1 904 875 dollars américains. Il est arrivé à terme à l’aide d’une collaboration entre la mairie de Tabarre et l’Unité de Construction de Logements et de Bâtiments Publics (UCLBP).
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Source/Le National
Photo/Le National
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