QUÉBEC, Canada – Papa, Maman, huit ans déjà depuis que vous nous avez quittés avec Phil et Jean-Olivier. Pourtant, pas un jour ne passe sans que vous n’occupiez mes pensées. Des moments de notre enfance me reviennent fréquemment pour guider les décisions de la Maman que je suis devenue. Je relis des lettres manuscrites envoyées il y a des décennies. Papa, tu prodiguais tant de conseils par écrit pour être bien certain que nous en saisissions toute la portée. Maman, rien ne valait un appel bien senti pour orienter nos choix. Mais surtout cet amour inconditionnel dont nous n’avons jamais douté Pascale et moi.
Sachez que vous n’êtes pas vraiment partis comme nous vous l’écrivions déjà il y a huit ans. Vous n’êtes pas vraiment partis puisque vos valeurs d’engagement, votre enseignement, vos écrits, votre combat pour la cause des femmes et la justice sociale vivent toujours à travers ceux et celles à qui vous les avez transmis. Et ces mêmes débats continuent de rythmer nos quotidiens.
Que des leaders politiques se permettent aujourd’hui de dénigrer de façon éhontée cette nation haïtienne ne fait que témoigner de leur ignorance face à l’apport de ce pays. De l’abolition de l’esclavage à l’émancipation des peuples noirs, de la libération de l’Amérique latine aux contributions littéraires, sociales et scientifiques, Haïti a été partie prenante de nombreux combats qui ont marqué notre humanité.
Papa et Maman, c’est grâce à vous que je porte fièrement cet héritage.
Amour éternel.
Anmwe
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