Haiti

Haiti: L’ambassade des Etats-Unis réagit face à la révocation de visa du sénateur Antonio Chéramy

PORT-AU-PRINCE – En vertu de l’article 221 (i) de la Loi sur l’Immigration et la Nationalité/ Immigration and Nationality Act (INA), le Département dispose de larges pouvoirs pour révoquer les visas”, nous dit l’ambassade.

Le sénateur de l’opposition Antonio Chéramy a confirmé pour Loop Haïti, le soir du 13 novembre, la révocation de son visa par les autorités américaines. A son tour, l’ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince a accepté de nous livrer ses commentaires. Si le sénateur de l’opposition crie à un exercice d’intimidation à son encontre en raison de sa position politique, pour sa part, le corps diplomatique américain se réfère à la loi et se garde de réagir sur un cas individuel.

“Les dossiers concernant les visas sont confidentiels en vertu de la loi américaine. Nous ne discutons pas des dossiers de visas individuels”, nous a tout d’abord répondu l’ambassade américaine dans un mail ce soir du 14 novembre, 24 heures après que le parlementaire de l’opposition a décidé de rendre publique l’affaire.

L’institution diplomatique a soutenu, cependant, qu'”en vertu de l’article 221 (i) de la Loi sur l’Immigration et la Nationalité/ Immigration and Nationality Act (INA), le Département dispose de larges pouvoirs pour révoquer les visas”, qu’ils soient apposés sur le passeport d’un simple citoyen ou sur un document de voyage diplomatique d’un officiel, comme c’est le cas pour Antonio Chéramy, sénateur du département de l’Ouest.

Mais quand est-ce que les autorités de l’immigration des Etats-Unis peuvent décider de couper cette autorisation d’entrée ? “Nous exerçons ce pouvoir lorsque des informations nous révèlent à n’importe quel moment que le titulaire d’un visa peut être interdit d’entrée sur le territoire des États-Unis ou inéligible pour l’obtention d’un visa”, indique l’ambassade américaine.

Mais pour Chéramy, cette décision a un rapport direct avec la bataille qu’il entreprend contre le président de la République Jovenel Moise, appelant à sa démission à chaque fois. « Ils [les États-Unis, ndlr] ne veulent pas entendre parler de la démission de Jovenel Moise », fulminait l’élu de l’Ouest joint par téléphone mercredi soir. « Ils disent que je représente une menace pour les Américains », soutenait-il.

Dans une capture d’écran devenue virale sur les réseaux sociaux et authentifiée par le sénateur, on peut lire une conversation mettant en situation le Consul général de l’Ambassade des États-Unis en Haïti, M. Scott Boswell, et l’élu de l’Ouest. « Je voudrais vous parler aujourd’hui, si possible, en ce qui concerne votre visa pour les États-Unis. Vous pouvez me joindre par téléphone ou WhatsApp, comme vous préférez », a écrit Monsieur Boswell.

En réaction, Monsieur Chéramy, selon la capture d’écran, a rétorqué de la manière suivante : « Depuis que j’avais choisi de m’engager dans la dénonciation des actes de malversation dans l’affaire des visas, je m’attendais à une pareille réaction ». Le sénateur a rappelé dans la suite du message les informations qu’il nous a retransmises, à savoir qu’il n’avait pas de visa sur son passeport personnel depuis au moins un an, et qu’il détenait un visa sur son passeport diplomatique avec lequel il n’est jamais allé aux Etats-Unis.

On se souvient qu’un peu plus tôt, en octobre, le sénateur dénonçait la façon d’octroyer les visas en Haïti. « C’est de la mafia organisée », disait-il, à l’époque. Les ambassades peuvent donner rendez-vous à plus de mille personnes, tout en sachant que seulement 10 d’entre elles obtiendront leur visa, fulminait-il.

Source/Loop Haiti
Photo/Archives
www.anmwe.com

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