MONTRÉAL, Canada – Plusieurs mois après avoir fui la politique anti-immigration du nouveau président des États-Unis, Donald Trump, de nombreux Haïtiens et Haïtiennes qui ont fait des demandes d’asile au Canada sont toujours dans l’attente et vivent dans la crainte d’être refoulés en Haïti.
Selon Me Patrice Florvilus, un avocat travaillant avec les migrants au Canada, seulement 10 % de ces Haïtiens qui avaient débarqué illégalement sur le sol canadien en passant à la frontière entre le Québec et les États-Unis, ont pu bénéficier d’un OK des autorités canadiennes.
De nombreux demandeurs d’asile haïtiens qui étaient installés aux États-Unis depuis des années à la suite du séisme de 2010, sont encore en situation difficile au Canada et ne savent à quel saint se vouer pour y rester. D’après Me Florvilus, les dossiers de beaucoup d’entre eux sont très compliqués. Ce qui fait hésiter sérieusement l’immigration canadienne.
Toutefois, indique l’homme de loi qui évolue au Canada, ils sont hébergés temporairement et reçoivent les traitements dignes.
Mais la crainte de se faire rapatrier dans leur pays d’origine grandit de jour en jour chez ces compatriotes qui tentent leur chance au Canada, notamment au Québec où une importante communauté haïtienne est déjà installée depuis des années.
La majorité de ces Haïtiens, rappelons-le, avaient trouvé refuge aux États-Unis, suite au tremblement de terre qui avait ravagé Haïti, particulièrement la capitale en janvier 2010. Le président américain d’alors, Barak Obama leur avait accordé un statut de protection temporaire appelé communément TPS qui leur permet de travailler et de vivre légalement aux États-Unis. Un statut qui a été reconduit de façon régulière par les autorités américaines.
Néanmoins, le nouveau locataire de la Maison blanche, Donald Trump a menacé de mettre fin à la question du TPS. Ce qui a engendré une panique sans précédent au sein de ces Haïtiens (58 000) environ placés sous ce régime spécial.
Le conseil de Me Patrice
Constatant la situation difficile de ces Haïtiens attendant de l’asile sans grand espoir au Canada, Me Patrice Florvilus qui intervenait jeudi sur les ondes de radio Caraïbes, dit croire qu’il y a un sérieux problème structurel en Haïti qui pousse les Haïtiens vers d’autres contrées de la terre.
« Je pense que l’État haïtien doit faire ce qu’il faut pour mettre en place les structures nécessaires afin d’éviter ces fuites de cerveau. Une fois arrivé là-bas, on est obligé de recommencer à zéro même si l’on a un certain bagage intellectuel. Ce n’est pas intéressant du tout », regrette l’homme de loi.
Aussi conseille-t-il aux Haïtiens fuyant vers l’étranger de continuer à aller à l’école. A ceux, notamment les jeunes qui sont encore en Haïti, il leur conseille de ne pas se laisser prendre dans le piège de l’illusion. Il les invite à se meubler l’esprit et apprendre un métier devant leur permettre de vivre dignement dans leur pays.
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Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
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