WASHINGTON DC – La Chambre des représentants américaine, où les démocrates sont majoritaires, a approuvé mardi un projet de loi visant à régulariser des centaines de milliers de migrants vivant aux États-Unis, mais qui a peu de chance d’aboutir.
Ce projet de loi accorderait une protection permanente aux dénommés «dreamers» (rêveurs), ces immigrés arrivés sans papiers aux États-Unis alors qu’ils étaient enfants.
Il a été approuvé à la chambre basse du Congrès américain par 237 voix pour et 187 contre.
«Nous avons l’opportunité d’être du bon côté de l’Histoire», a déclaré mardi la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, qui avait présenté le texte en mars.
Mais celui-ci a peu de chance de passer le Sénat, à majorité républicaine. La Maison-Blanche a par ailleurs averti lundi dans un communiqué que si la loi était présentée au président «dans sa forme actuelle, ses conseillers lui recommanderaient d’y opposer son veto».
Le projet de loi ouvrirait également la voie à l’obtention de la nationalité américaine pour ces quelque 700 000 «dreamers», dont beaucoup sont actuellement protégés par le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrival), créé par Barack Obama et qui leur accorde un permis de séjour temporaire. Supprimé par Donald Trump, il reste pour le moment en place dans l’attente d’une décision finale en justice.
Le projet permettrait également à 1,6 million de «dreamers» ne bénéficiant pas actuellement du programme Daca de rester légalement sur le territoire américain.
Il concernerait aussi les personnes bénéficiant d’un statut de protection temporaire (TPS), qui permet à environ 300 000 immigrants de travailler légalement sans titre de séjour.
Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’une de ses priorités, est déterminé à mettre fin à ces deux programmes, qui évitent à leurs bénéficiaires, en grande majorité latino-américains, d’être expulsés.
Ils sont ainsi devenus un enjeu de négociation avec les démocrates. Mi-janvier, le locataire de la Maison-Blanche avait proposé d’accorder un sursis de trois ans en échange du feu vert du Congrès au financement d’un mur destiné à lutter contre l’immigration illégale à la frontière avec le Mexique.
En 2017, Donald Trump avait par ailleurs annoncé l’abrogation du statut de protection temporaire pour six des dix pays éligibles, dont Haïti, le Salvador, le Honduras et le Nicaragua.
Créé en 1990 à des fins humanitaires, le TPS est accordé par le gouvernement des États-Unis à des étrangers qui se trouvent sur le sol américain pour cause de catastrophes naturelles ou de conflits armés et qui ne peuvent retourner dans leur pays en toute sécurité.
Source/TVA Nouvelles
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