Samedi, le Président Michel Martelly, a rendu hommage au Fort de Joux (Doubs, Savoie) situé au sommet d’un éperon rocheux à 1,000 mètres d’altitude, au héros de l’indépendance, Toussaint Louverture, qui y fut incarcéré sur ordre de Napoléon Bonaparte, pour s’être opposé par les armes, au rétablissement de l’esclavage des noirs
Les ordres donnés par Bonaparte, précisaient que Toussaint Louverture « doit recevoir un traitement convenable, qu’il sera suffisamment vêtu et chauffé », mais le climat des montagnes reste difficilement supportable pour un homme des Caraïbes déjà malade. Toussaint Louverture mourut dans sa cellule, le 7 avril 1803, cinq mois après son arrivée et avant l’indépendance d’Haïti.
C’est dans la cellule de Toussaint, située au rez-de-chaussée du bâtiment voûté du donjon, mesurant 6,50 m sur 3,90 m que le Président Martelly s’est recueillit « Je viens ici ému, la gorge nouée, mesurer le prix du courage, des convictions, des déterminations d’un homme […] La Patrie haïtienne vous est à jamais reconnaissante, Général » qu’il a qualifié de « Spartacus noir »
Cette visite du Président Martelly, constitue une grande première historique car jusqu’à présent aucun Chef d’État haïtien en exercice, ne s’était jamais rendu au Fort de Joux.
« Toussaint Louverture a muri le grand rêve de la liberté, il a compris que l’avenir des peuples réside dans leur capacité à se libérer mentalement par l’éducation et à dialoguer pour se comprendre […] Il est mort loin de nous, il nous a créés, il nous a laissé une patrie, nous lui devions de venir » a déclaré le Président Martelly en marge de la cérémonie marquée par l’interprétation des deux hymnes nationaux, « La Dessalinienne » et « La Marseillaise »
L’équipe de Fort de Joux, qui souhaite la bienvenue au Président Martelly et avec lui à tout le peuple d’Haïti nous a envoyé quelques précisions « […] le Fort de Joux, a été le premier lieu de mémoire lié à l’esclavage et son abolition. Dès 1901, une cérémonie avait été organisée à l’occasion de la pause d’une plaque commémorative. Puis en 1927, une grande manifestation a accueilli le Général Nemours, qui a déposé dans la cellule de Toussaint, le drapeau haïtien, que Toussaint n’avait pas connu. En 1937 une rue Toussaint Louverture a été inaugurée et en 1954 une stèle en sa mémoire a été installée. En 1972, les deux lycées professionnels on fusionnés et pris le nom de Toussaint Louverture, En 1983, 1989 et 1998, d’autres manifestations ont eu lieu et en 2003, d’importantes commémorations ont marqué le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture. »
La communauté haïtienne compte une cinquantaine de membres dans la région dont certains ont fui la dictature du régime Duvalier. Des visites guidées, animations et parcours pédagogiques sont proposés régulièrement sur ce site.
Source/HL/ TB/ HaïtiLibre
Photo/La Présidence
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