Port-au-Prince Les recommandations du rapport de la chambre d’instruction criminelle de la cour d’Appel de Port-au-Prince désignent l’ancienne sénatrice du parti Fanmi Lavalas, Mirlande Libérus Pavert, comme « auteure intellectuelle » du double assassinat le 3 avril 2000 du journaliste Jean L. Dominique et du gardien de sa station Radio Haiti Inter, Jean-Claude Louissaint.
Ce rapport du juge Yvickel Dabrésil, rendu public ce 17 janvier, mentionne aussi huit autres personnes, dont des militants lavalas, qui sont inculpées dans l’assassinat. Il s’agit de l’ancien maire adjoint de Port-au-Prince, Gabriel Harold Sévère, d’Annette Auguste (Sô Àn), de Frantz Camille, Jeudy Jean Daniel, Markenton Michel, Toussaint Mercidieu, Mérité et Dimsley Milien,
Pas moins de 19 témoins et inculpés ont été entendus à la Cour d’Appel de Port-au-Prince entre le 10 février 2011 et le 5 juin 2013, parmi eux les anciens présidents René Garcia Préval et Jean Bertrand Aristide respectivement les 7 mars et 8 mai 2014.
Mirlande Libérus Pavert est considérée comme auteure intellectuelle du fait qu’elle ne s’est jamais présentée au cabinet d’instruction alors que les déclarations le 25 janvier 2013 d’un ancien responsable de sécurité au palais national en 2000, Oriel Jean, font de cette ancienne sénatrice, celle qui a voulu « faire taire Jean Dominique ».
Ce que l’ancien président Jean-Bertrand Aristide a contesté lors de son audition en défendant l’ancienne parlementaire issue de son parti Fanmi Lavalas.
« Mirlande Libérus est innocente. L’ancienne sénatrice de la République ne peut être victime de ces mensonges qui ne doivent engager que leur auteur [Oriel Jean ancien chef de l’unité de la sécurité présidentielle sous la présidence d’Aristide] » a déclaré Aristide selon la lecture du rapport de Dabrésil lu par la greffière Juliette Garçon Véus à la Cour d’Appel de Port-au-Princ, ce 17 janvier 2014.
L’audition d’Aristide le 8 mai 2014 a été transformée en démonstration de popularité et de mobilisation du parti Lavalas.
Dabrésil est chargé du dossier depuis le 3 avril 2005, après que la Cour d’appel de Port-au-Prince eut jugé, en août 2003, qu’une commission d’enquête devrait compléter l’investigation en permettant d’identifier tous les assassins directs ainsi que les auteurs intellectuels du double meurtre.
La famille du journaliste assassiné avait recouru en appel contre l’ordonnance du juge Bernard St-Vil en avril 2003.
Une commission est à présent mise en place à la cour d’Appel de Port-au-Prince pour rédiger l’arrêt ordonnance de ce dossier
Source/Alter Presse
Photo/Archives