Haiti

Haiti: Pierre Antoine Louis « L’accord Marriott est politiquement illégitime et juridiquement illégal »

PORT-AU-PRINCE – Les réactions fusent de toute part à la suite de la signature et la présentation de l’accord politique baptisé « Entente Politique de la Transition ». Parmi elles, celle du politologue et diplomate de carrière Pierre Antoine Louis paraît pertinente. Elle présente une analyse soutenue de ce document qui défraye la chronique.

Si l’ancien conseiller de l’ancien président Michel Joseph Martelly voit un aspect positif dans la démarche ayant accouché l’accord, le contenu et le côté légal de celui-ci semble le décevoir.

« L’accord Marriott est illégitime et illégale. Aucun des partis politiques signataires n’a été mandaté par le peuple. Cet accord restera sans effet si ses initiateurs n’ont pas assez de force pour l’imposer« ,déclare l’ancien conseiller politique de l’ambassade américaine en Haïti qui s’assoit sur cet aspect négatif de l’accord pour laisser entendre que ce dernier reste un exercice que le pays ne nécessite pas 215 ans après son indépendance.

« La position de Fanmi Lavalas par rapport à l’accord est cohérente vu sa position initiale face au Coup d’Etat orchestré contre Jean Bertrand Aristide. C’est une bonne chose. Mais c’est probablement pas événemental vu que, dans son dernier communiqué, cette structure que je crois aujourd’hui reconnaître implicitement la légitimité de Jovenel Moïse, avait, au premier paragraphe de ce document, rappelé qu’elle ne l’a jamais reconnu comme étant le Président de la République« ,poursuit Pierre Antoine Louis.

D’un autre côté, il dit voir une certaine méchanceté dans les mouvements de mobilisation où des gens prennent le malin plaisir de bloquer tout un pays, terroriser une population etc.

« Une analyse logique de cette réalité prouve une déchéance totale de toutes les élites haïtiennes, y compris le chef de l’Etat qui a la légitimé constitutionnelle de faire fonctionner le pays. Ce que nous vivons aujourd’hui est une preuve de plus de notre incapacité de régler nos différends sans faire de déstructuration. Je conseille au président, après la réception de l’accord, de s’asseoir avec les signataires comme ils l’ont fait durant ce week-end pour l’appeler à démissionner« , conclut le politologue.

Source/Juno7
Photo/Archives
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