PORT-AU-PRINCE – « Après une importante rencontre avec les plus hautes autorités responsables de la sécurité du pays, j’ai passé des instructions formelles en vue de prendre des mesures urgentes pour contrer les bandits armés qui menacent la paix dans les foyers et la sécurité publique. »
C’est par ce message posté sur son compte Twitter que le président Jovenel Moïse a réagi face à la dégradation continue de la sécurité dans le pays, mardi soir, le 16 avril 2019.
Les observateurs ont pris soin de constater que le chef de l’État n’a pas apporté de précisions sur les institutions concernées par ces ordres. On ne sait pas si ce sont les responsables de la Police nationale d’Haïti, des Forces Armées d’Haïti ou de la Minujusth qui ont reçu les instructions formelles du président.
Cette annonce présidentielle intervient alors que depuis le massacre de La Saline en novembre dernier, de plus en plus de secteurs réclamaient une intervention au plus haut niveau de l’État pour appeler à garantir la sécurité de tous les Haïtiens.
De novembre à nos jours, on ne compte plus les victimes, des étrangers comme des nationaux, qui ont été face à face avec la violence et dans certains cas avec la mort.
Les services du Département d’État des États-Unis d’Amérique ont même classé Haïti dans la catégorie 4 et en catégorie K sans que cela ne provoque de réactions des plus hautes autorités du pays.
De jets de pierres en rafales nourries d’armes automatiques, c’est la vie dans la région métropolitaine qui est affectée, de poche en poche, depuis des semaines. La situation n’est pas plus sécuritaire dans les villes de province.
Il était temps que le président Moïse se prononce. Il est surtout temps que les forces de sécurité se mettent à faire leur travail.
La déclaration sur Twitter du président haïtien fait suite à la confession du premier nommé Jean-Michel Lapin. Pour le chef du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) qui a pris la parole lors du dépôt de ses pièces à la Chambre des députés ce mardi, le pays fait face à une situation de guérilla.
Si le président parle de « bandits armés », le premier ministre, lui, parle de « guérilla ».
Alors que les Nations unies viennent de décider du retrait de leur mission de maintien de la paix en Haïti, on n’a jamais paru plus proche des causes qui avaient conduit à son introduction il y a quinze ans.
Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
www.anmwe.com