PORT-AU-PRINCE – À en croire le CEP, tous les candidats engagés dans le processus électoral sont libres de mener campagne. Même le candidat au Sénat pour le département de la Grand’Anse du Consortium, Guy Philippe, mis en cause dans le dossier de l’attaque du commissariat des Cayes, n’échappe pas à cette règle.
Le Conseil électoral provisoire (CEP) veut évacuer tout sujet susceptible d’entraver la réalisation du scrutin du 9 octobre. Quitte à donner carte blanche à des candidats en campagne électorale pourtant mis en cause par la justice haïtienne. C’est le cas du candidat au Sénat au niveau de la Grand’Anse, inscrit sous la bannière du Consortium, Guy Philippe. Bien qu’il soit l’objet d’un mandat d’amener pour ses implications présumées dans l’attaque perpétrée contre le commissariat des Cayes, celui-ci est en pleine campagne électorale au vu et au su de tous notamment des policiers qui l’accompagnent.
Interrogé sur la question en conférence de presse le mardi 30 août, le directeur de communication du CEP, Richardson Dumesle, a fait savoir que durant la période de campagne, la PNH doit protection à tous les candidats qui le sollicitent. Selon lui, il n’y a pas eu de flagrance dans le cas susmentionné. Encore moins qu’aucune décision de Justice n’a été prise à l’encontre de l’ex-militaire. En cela, M. Dumesle s’est référé au décret électoral en son article 237 qui stipule que « durant toute la durée de la campagne électorale, aucun citoyen dont la candidature a été agréée par le CEP ne peut être l’objet de mesures privatives de liberté qu’en vertu d’une condamnation définitive, sauf en cas de flagrant délit ». Affaire close.
Si l’organe électoral se veut tranchant dans le dossier de Guy Philippe, en revanche il esquive celui du candidat à la présidence du PHTK Jovenel Moïse qui n’a pas encore été saisi par la justice haïtienne. Il s’agit en fait d’un rapport accablant de l’Unité centrale des renseignements financiers (Ucref) dans lequel celui que l’on surnomme « Neg bannann nan » serait accusé de crime financier. Le CEP dit ne pas être formellement touché de la question. Question d’esquiver un sujet qui fâche, pourtant débattu depuis plusieurs jours dans les médias.
Ce rapport apparait dans un contexte électoral délicat où toute action de l’État visant à pointer du doigt un candidat est assimilable à de la persécution politique. Les partisans du PHTK, à cet effet, soutiennent à juste titre la thèse de l’instrumentalisation par le pouvoir des institutions de contrôle de l’État.
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Source/Le National
Photo/Archives
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