JÉRÉMIE – Muet comme une tombe sur la conclusion du rapport partiel de l’UCREF évoquant la possibilité qu’il ait utilisé ses entreprises pour blanchir de l’argent, Jovenel Moïse, candidat à la présidence du PHTK, était dans la Grand’Anse ce week-end pour mener campagne. Des photos publiées sur les réseaux sociaux le montrent aux côtés de Guy Philippe, candidat au Sénat, objet quant à lui d’un mandat d’amener du juge d’instruction des Cayes Bénit Noël. Guy Philippe, ex-commissaire de police, ex-chef rebelle, est « reproché », selon le mandat, d’assassinat, de tentative d’assassinat, d’attaque armée contre la force publique.
« Je confirme que le mandat d’amener est authentique », a confié au journal Pierre Espérance du RNDDH, scandalisé par le comportement du candidat à la présidence du PHTK, Jovenel Moïse. « Un candidat qui veut rompre avec les mauvaises pratiques comme l’impunité, la corruption, le blanchiment d’argent ne devrait pas s’associer à quelqu’un qui refuse de répondre d’un mandat d’amener décerné par la justice », a estimé le militant des droits de l’homme, soulignant que l’attaque contre le commissariat des Cayes « est un acte terroriste ». Il y a dans ce tandem vu dans la Grand’Anse, ce week-end, l’expression du non-respect de la vie humaine, a soutenu Pierre Ésperance.
En ce qui concerne le rapport de l’UCREF indiquant qu’il est « possible que monsieur Jovenel Moïse manipule des fonds qui n’ont rien à voir avec ses entreprises et qu’en « attendant d’autres documents, ce rapport partiel est transmis aux autorités compétentes pour les suites utiles, et ce conformément à l’article 35 de la loi du 11 novembre 2013 relative au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme », Pierre Ésperance a multiplié les qualificatifs comme « accablant », « triste », « révoltant ».
Pour lui, huit jours après la transmission du dossier au parquet de Port-au-Prince, Jovenel Moïse « doit fournir des explications ».
Qui ne dit mot consent… « Son silence est préoccupant pour les bien-pensants, les citoyens et les citoyennes », a estimé Sauveur Pierre-Etienne, le coordonnateur de l’OPL, allié électoral de Jude Célestin, l’un des compétiteurs de Jovenel Moïse.
Sarcastique, Sauveur Pierre Etienne se réfère à la vieille formule pour se faire, en attendant, une opinion : « Qui ne dit mot consent ». Le politologue, dans la foulée, a estimé que Jovenel Moïse, candidat à la magistrature suprême du pays, ne peut pas s’enfermer dans le mutisme. « Si l’UCREF, une institution de l’État vous indexe, même si on ne peut pas vous poursuivre en justice pendant la campagne électorale, il faut clarifier tout ça devant l’opinion », a indiqué Sauveur Pierre-Etienne croyant qu’il faut éviter la chasse aux sorcières, sans faire l’économie de la recherche de la vérité concernant ces accusations contre ces deux hommes politiques qui sont loin d’être des quidams. « Nous devons savoir », a-t-il insisté, affirmant que « seule la garantie d’un procès juste et équitable peut permettre de savoir ».
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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