PORT-AU-PRINCE – 1. « Que la Grâce et la Paix vous soient données en abondance de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ » (Ephésiens 1, 2)
2. Dès l’annonce du festival des homosexuels MASSIMADI, beaucoup de voix se sont élevées pour dire non à ce genre de manifestation.
a. Certains disent qu’on veut imposer à la société haïtienne une orientation diamétralement opposée à sa culture, ses mœurs et à ses coutumes.
b. D’autres opposent un refus catégorique à cette façon de penser et d’agir, car la culture haïtienne n’est nullement disposée à l’intégrer ni la digérer. En effet, diverses catégories d’Haïtiens se sentent même blessées et offusquées du fait qu’on tente, en diverses occasions, de faire violence à leur conscience, à leurs mœurs et à leur tradition familiale.
c. D’autres encore ressentent que c’est une attaque et une grave blessure à leur foi chrétienne, à l’éthique, aux valeurs fondamentales enseignées dans leur famille. Cela constitue pour eux un véritable choc culturel, assimilé à une sorte de néo-colonialisme culturel.
3. D’où l’émergence de certaines questions à savoir : quel est le mobile de cette tentative ? Pourquoi veut-on imposer à un peuple ce qu’il rejette et qu’il n’est pas disposé à intégrer ni accepter ? Que disent les familles elles-mêmes ? Quelle est la position de l’Eglise Catholique dans ce genre de situation ?
4. Touchée par la question, la Conférence Episcopale d’Haïti a jugé opportun de fixer la position de l’Eglise Catholique dans ce domaine.
5. L’Eglise fait sienne l’attitude de notre Seigneur Jésus-Christ qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exception. De ce fait, elle prend en considération la situation des familles qui vivent l’expérience d’avoir en leur sein des personnes manifestant une tendance homosexuelle, une expérience loin d’être facile tant pour les parents que pour les enfants.
6. Selon l’enseignement de l’Eglise, chaque personne, indépendamment de sa situation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec compassion et délicatesse, avec le soin d’éviter ‘’toute marque de discrimination injuste’’ et particulièrement toute forme d’agression et de violence (cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, no. 2357, 2358, 2359).
7. Cependant, en ce qui concerne le projet d’assimiler au mariage les unions entre personnes homosexuelles, il n’y a aucun fondement pour établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. (cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, no. 4)
8. Il est, en effet, inacceptable que « les églises locales subissent des pressions en ce domaine et que les organismes internationaux conditionnent les aides financières à Haïti et aux pays pauvres à l’introduction de lois qui instituent le mariage entre des personnes de même sexe ». (Amoris Laetitia no. 251)
9. Concernant l’importance du mariage et de la famille dans la promotion des valeurs morales, humaines et spirituelles, L’Eglise Catholique en Haïti saisit cette occasion pour réaffirmer ses convictions profondes:
• La reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille – comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage.
• la défense de la famille contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d’union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudices et contribuent à sa déstabilisation en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable.
• La protection du droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leur saine et bonne tradition chrétienne et familiale.
• La défense des plus faibles, des plus fragiles, des plus vulnérables, des plus pauvres.
10. « Aucune idéologie ne peut effacer de l’esprit humain cette certitude : le mariage n’existe qu’entre deux personnes de sexe différent qui, par le moyen de la donation personnelle réciproque, propre et exclusive tendent à la communion de leur personne. Ainsi, elles se perfectionnent mutuellement pour collaborer avec Dieu à la génération et à l’éducation de nouvelles vies. » (Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, no. 2)
11. L’Eglise, au nom de la responsabilité morale et spirituelle inaliénable qui lui revient, se fait le devoir, par cette note, d’éclairer les consciences sur ce qui porte gravement atteinte aux fondements éthiques et anthropologiques de la vie, de la famille et de l’éducation.
12. Nous confions toutes les familles haïtiennes, chaque Haïtien et Haïtienne à la protection de la Sainte Famille de Nazareth : Jésus, Marie et Joseph. Nous demandons à Dieu, riche en grâce et en miséricorde, de les aider à réaliser avec détermination et fidélité sa volonté dans leur vie. Nous les invitons à prier avec confiance et à persévérer dans la foi en disant à l’instar de Josué : « Ma famille et moi, nous servirons le Seigneur. » Josué, 24, 1
Fait au Siège de la Conférence Épiscopale d’Haïti (CEH), le 29 septembre 2016, en la fête des Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël.
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