Haiti

Haiti: Cap-Haïtien, une ville à reconstruire

CAP-HAITIEN – Cap-Haïtien cohabite avec la faille Septentrionale qui se trouve à 6 kilomètres de la ville et à 10 kilomètres de profondeur. Le dernier grand séisme de magnitude 8 enregistré dans le Nord et provoqué par cette faille date du 7 mai 1842. Cap-Haïtien et Port-de-Paix ont été détruits en majeure partie. Les experts prévoient qu’un violent séisme suivi de tsunami pourrait à nouveau frapper le Grand-Nord. Pourtant, la ville du Cap n’a pas encore mis le cap sur un plan de réduction des risques et désastres.

« S’il arrive une catastrophe d’une telle envergure, nous essuierons des pertes en vies humaines et des dégâts considérables, car nous n’avons pas les moyens nécessaires pour gérer le désastre qu’entraînera un séisme majeur suivi de tsunami », a commenté l’inspecteur Jean Frandy, responsable du corps des sapeurs-pompiers de la ville.

Le plan Nord révèle, selon l’ingénieur Claude Prépetit, des informations sur les classes des sols et les menaces de mouvements de terrain des cinq villes du Grand Nord (Cap-Haïtien, Ouanaminthe, Fort-Liberté, Port-de-Paix, Saint-Louis du Nord). Des données qui devraient servir à l’amélioration du bâti dans ces zones à haut risque sismique. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Des propriétaires de maisons vétustes ajoutent au mépris des normes de construction parasismique des étages comme bon leur semble.

Un vrai «laisser-aller» qui remplace les vraies mesures de prévention et de réduction de la vulnérabilité de la population face aux risques imminents de catastrophes. « Le couple victimes/dégâts est influencé par plusieurs paramètres, mais le plus important, c’est la localisation de l’épicentre, la profondeur du séisme, la qualité des bâtiments et l’étroitesse des rues. Et, dans le cas du Cap-Haïtien, on peut dire que les victimes et les dégâts seront considérables », a expliqué l’ingénieur-géologue Claude Prépetit, coordonnateur de l’Unité technique de sismologie (UTS) du Bureau des mines et de l’énergie.

La menace est bien réelle mais ce qui retient beaucoup plus l’attention, c’est que les autorités municipales ne font pas assez pour stopper les constructions en dehors des normes parasismiques au cœur même de la ville. Et les bidonvilles tentaculaires s’agrippant sur les flancs des mornes environnant le centre-ville. Selon l’agent exécutif intérimaire Yvon Altéon, la marie du Cap, avec l’aide de l’Union européenne, a choisi comme alternative au permis de construire, la formation de plus d’une centaine de maçons sur les normes de construction parasismique.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/RFI
www.anmwe.com

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