GONAIVES – J’ai pris du temps à passer nos groupes du Compas au peigne fin grâce à la magie de Facebook et celle de YouTube. Personne ne peut les marchander ses éloges de leur grande virtuosité.
C’est une musique très élaborée avec des textes qui, le plus souvent éduquent, dénoncent, suggèrent etc…
Le compas est souvent victime de l’indiscipline des uns et des autres hormis les deux mapoux septentrionaux qui démontrent qu’ils sont capables de survivre dans cette industrie parfois ingrate.
Le talentueux batteur Richie eut à dire que chaque groupe haïtien est fait au moins d’une étincelle ou du moins chak “djaz gen yon zenglen ladan l “.
Cela veut dire qu’il y a toujours un transfuge du groupe Zenglen: Harmonik, Klass, Mass konpa etc.. en sont des exemples.
C’est un signe d’instabilité car pierre qui roule n’amasse pas de mousse dirait l’autre.
Moi, je déteste les groupes qui ont des propriétaires, je préfère ceux qui sont comme une famille inébranlable, où il y a de la relève générationnelle, personne n’est indispensable, n’ importe qui peut être band leader.
Là encore, les deux du Nord remportent la palme sans démériter le groupe Djakout number one.
Pourquoi le Compas reste-t-il une consommation haïtienne?
La cause qui nous vient souvent en tête, est langagière.
Le Compas peine toujours à franchir les cloisons haïtiennes tandis qu’il est doux et capable de mettre les fourmis dans les jambes.
Cependant il manque un petit ingrédient qui est sans doute, un “banc-devant” jeune, moderne d’une spontanéité spectaculaire impressionnante.
Dieudonné Larose l’a tentée dans les rangs du D. P. Express et du Missile 727.
La nouvelle tendance chapeautée par Klass, Disip, New Look tue en quelque sorte cette éclosion.
Laquelle consiste en un seul chanteur qui roule, qui bouge difficilement et fatigue un peu ceux-là qui cherchent du spectacle bien cuisiné.
Pendant ce temps l’orchestre Septentrional bien armé avec une ligne de quatre chanteurs trois d’entre eux très jeunes, dansent et créent sans trêve un spectacle qui va à la conquête des publics divers au-delà du monde haïtien.
La musique est une industrie puissante et surtout exigeante, nous demande plus qu’une composition, une chorégraphie est sans doute une sorte d’épices dans le menu du jour ou de la soirée.
Ed Exil-Noël
Anmwe
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