PORT-AU-PRINCE – Les fruits, les racines et tubercules, l’élevage, le tourisme, l’exportation textile et la construction sont identifiés comme étant les filières et les secteurs dans un document final rédigé par une commission présidentielle montée en 2009 par René Préval, le président d’alors, pour travailler sur la compétitivité. Le président élu Jovenel Moïse et l’économiste Pierre-Marie Boisson faisaient tous deux partie de cette commission. Les membres de la commission avaient fait une comparaison entre Haïti et la République dominicaine et proposaient dans un document les secteurs et les filières mentionnés comme étant des filières de production dans lesquelles on observe la possibilité de créer un million d’emplois sur cinq ans.
« En alignant nos productivités dans les filières et les secteurs identifiés sur ceux de la République dominicaine et en déployant les mêmes efforts que nos voisins, on obtiendra une création d’emplois et une valeur ajoutée, c’est-à-dire, une augmentation de revenus dans lesdits secteurs et filières », a indiqué l’économiste Pierre-Marie Boisson. « Ce n’est pas trop difficile à faire. On a des données sur les productivités de la République dominicaine. On connaît les productivités agricoles de nos voisins. Mais on se dit, pourquoi ne pas faire comme eux », s’interroge l’économiste.
La condition indispensable pour augmenter la productivité consiste à augmenter le nombre d’investissements dans les secteurs et les filières identifiés, a soutenu l’économiste qui participait à l’émission comme étant un représentant du secteur privé. Pour avoir des investissements, l’économiste avance qu’il faut un environnement prévisible, stable et non agité. « La stabilité politique est importante. On sait que la Constitution entraîne l’instabilité », a argué Pierre-Marie Boisson, précisant qu’il faut revoir les règles du jeu, c’est-à-dire amender la Constitution.
De plus, il a estimé qu’il fallait regarder aussi les prix , les facteurs de production dont les infrastructures routières et maritimes, l’électricité. « Il faut regarder tous ceux qui bloquent les productivités », a conseillé l’économiste, soulignant qu’il est impératif de procéder à la réforme de l’électricité. Il a préconisé aussi de créer des zones économiques spéciales afin d’attirer des investisseurs et maintenr une politique souple au niveau monétaire pour arriver à des prix relatifs incitatifs.
Pour ce qui concerne le nombre d’un million d’emplois, l’économiste a avancé que l’agriculture à elle seule permettrait de créer 700 mille emplois. « Le tourisme ne crée pas un grand nombre d’emplois dans le secteur hôtelier. Les plus grands volumes d’emplois créés par le tourisme sont liés à l’agriculture. Donc, il faut une connexion entre les deux. On ne développe pas le tourisme sans développer l’agriculture », a affirmé l’économiste Boisson, résumant ainsi ses pensées : le tourisme est lié à l’agriculture.
L’économiste compte sur le président élu pour mettre en pratique les conseils avancés dans le document à l’élaboration duquel il avait aussi travaillé. « Jovenel Moïse était un membre de la commission présidentielle. C’était un membre très remarqué. Je souhaite qu’il applique le rapport de cette commission et qu’il le transmette à son gouvernement », espère Pierre Marie-Boisson.
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Source/Le Nouveliste
Photo/Archives
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