Selon une étude épidémiologique menée sur près de 32 000 hommes par l’université de Boston (USA), le risque de cancer de la prostate chez les hommes qui éjaculent 21 fois par mois serait 20 % inférieur à celui des hommes qui n’éjaculent que 4 à 7 fois.
Au cours de cette étude, un large groupe d’hommes américains (âgés entre 20-29 ans et 40-49 ans lors du début de l’étude, en 1992) a été suivi sur une longue période. La fréquence d’éjaculation était précisée par les hommes eux-mêmes et les données ne sont dès lors pas fiables à 100 % d’un point de vue scientifique. Toutefois, les résultats obtenus semblent montrer qu’une contraction régulière de la prostate avec élimination du liquide prostatique lors d’une éjaculation serait liée à une diminution du risque de cancer de la prostate. Cette étude confirme des données préliminaires publiées en 2013.
Mais il est toujours délicat d’établir l’existence d’un rapport de cause à effet sur base d’une étude épidémiologique. Ainsi, dans cette étude, les hommes qui éjaculaient plus fréquemment se disent aussi en majorité plus calmes, plus sûrs d’eux, plus optimistes et plus heureux que leurs homologues du même âge. Mais est-ce une conséquence d’éjaculations plus fréquentes ou, à l’inverse, sont-ils plus fréquemment amenés à éjaculer parce qu’ils se sentent mieux dans leur peau ? Gare aux conclusions hâtives…
D’autres aspects de la santé peuvent aussi jouer un rôle
D’autres aspects physiques peuvent également intervenir. Les hommes en bonne forme générale sont davantage à même d’être sexuellement actifs. La libido et la puissance sexuelle diminuent en effet rapidement lorsqu’un homme est malade ou se sent moins bien. Cela peut aussi signifier que, chez les hommes qui éjaculent plus fréquemment, le système immunitaire fonctionne mieux et donc que leur risque de cancer est moins élevé.
Une activité physique régulière peut aussi augmenter la libido et la puissance sexuelle et nous savons qu’une vie sédentaire augmente le risque de différents cancers, même si un tel effet n’est pas ou pas encore établi pour le cancer de la prostate. Il est aussi possible que les hommes qui éjaculent plus fréquemment aient d’autres habitudes de vie plus saine, comme par exemple ne pas fumer. A ce propos, il a déjà été montré que le tabagisme augmentait le risque de récidive d’un cancer de la prostate.
D’autres études menées à long terme auprès de populations différentes seraient donc nécessaires pour vérifier ces résultats. Il serait également intéressant d’étudier le mécanisme exact selon lequel une éjaculation fréquente ferait diminuer le risque de cancer de la prostate.
Source: Cancer.be, Journal de Montreal