SANTO DOMINGO RD – Les autorités de la migration dominicaine ont procédé au rapatriement de 43 migrant-e-s haïtiens, le 4 avril 2017. Vingt et un (21) d’entre eux ont été accueillis par le GARR dont vingt (20) hommes et un (1) mineur. Bousculades, injures et emprisonnement, tels ont été entre autres les mauvais traitements qui leur ont été infligés avant d’être reconduits au point frontalier officiel de Carisal/Elias Piña (Centre), a appris HPN dans une note du GARR.
Originaire de Jean Rabel (Nord-Ouest), Roland (29 ans), père de 2 enfants, faisait partie de ce groupe de rapatrié-e-s. Il avait payé 8500 pesos dominicains à un trafiquant de migrants haïtiens qui a facilité son entrée en territoire voisin, a-t-il indiqué.
Le rapatrié n’a pas caché son mécontentement et sa déception face aux conditions dans lesquelles les autorités dominicaines réalisent les opérations de rapatriement d’Haïtiens à la frontière.
« Le 31 mars 2017, j’étais sur le point d’aller chercher de l’argent d’une proche famille quand 8 agents de la migration dominicaine m’ont fait signe de m’arrêter. Deux d’entre eux m’ont bousculé pour me forcer à monter dans un bus qui était en train de transporter plus d’une trentaine de ressortissant-e-s haïtiens à un centre carcéral de Haina (une ville du Sud de la République Dominicaine située à la Province de San Cristobal).», a-t-il expliqué.
Roland, qui travaillait dans le domaine de la construction, a déclaré avoir passé 4 nuits dans le centre carcéral dont la première sans rien mettre sous les dents avant d’être expulsé du territoire dominicain dans l’après-midi du 4 avril 2017.
Le ressortissant haïtien qui s’est montré révolté par cet événement, s’en est pris aux autorités haïtiennes qui, selon lui, ne travaillent pas pour faire respecter les droits des migrants haïtiens en République Dominicaine.
Face aux conditions humiliantes dans lesquelles les migrants haïtiens sont reconduits au quotidien à la frontière, le GARR exhorte les autorités haïtiennes à travailler avec l’Etat dominicain en vue du respect des droits des ressortissants haïtiens tant dans les centres de détention qu’au moment de leur rapatriement.
Il espère que dans les prochaines rencontres binationales, la Commission Mixte Bilatérale priorisera les discussions autour de la révision du Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriement qui devra prendre en compte les droits des rapatrié-e-s. Car les deux États n’ont jamais respecté l’ancien qui date de décembre 1999.
Soulignons que 5594 ressortissant-e-s haïtiens ont traversé la frontière au cours du mois de mars 2017. Parmi ces personnes figurent 2631 rapatrié-e-s et 2963 retourné-e-s spontanés. De ce nombre, 149 mineurs non accompagnés ont été recensés.
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Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
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