WHASHINGTON, DC – La politique de « pression maximale », qui est devenue la ligne des Etats-Unis vis-à-vis de ses adversaires les plus irréductibles, a franchi un nouveau pas, jeudi 26 mars, à Washington. Le département de la justice a annoncé des poursuites contre l’homme fort du Venezuela, Nicolas Maduro, et d’un cercle de ses proches, accusés de narcotrafic. Les Etats-Unis exigent son départ depuis janvier 2019, date à laquelle ils ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme président du pays par intérim.
Les inculpations annoncées jeudi sont assorties de primes versées à qui fournira « des informations menant à l’arrestation et/ou à la condamnation du responsable vénézuélien ». Sa tête est mise à prix pour 15 millions de dollars (13,6 millions d’euros), des sommes de 10 millions de dollars et de 5 millions de dollars sont offertes pour ses subalternes.
L’intitulé des charges retenues contre le président actuellement en place à Caracas peut surprendre. Un procureur du district sud de New York, Geoffrey Berman, l’accuse d’avoir « dirigé, avec ses principaux lieutenants, un partenariat de narcoterrorisme » avec l’ancienne guérilla colombienne des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), « au cours des vingt dernières années ». Il aurait, selon la justice américaine, dirigé personnellement un groupe mafieux, le « cartel des soleils », à l’origine de l’expédition de milliers de tonnes de drogue vers les Etats-Unis, notamment via le Honduras.
« Maduro a utilisé la cocaïne comme une arme »
Selon le procureur, « Maduro et les autres accusés », par ailleurs mis en accusation pour pillage des ressources du Venezuela, « avaient expressément l’intention d’inonder les Etats-Unis de cocaïne, afin de nuire à la santé et au bien-être de [la] nation ». « Maduro a délibérément utilisé la cocaïne comme une arme », assure M. Berman. Une procureure de Floride, Ariana Fajardo Orshan, a également mis en cause le blanchiment des revenus de ce trafic dans la flambée de l’immobilier à Miami.
Ces inculpations marquent une rupture avec la ligne adoptée par Washington après la reconnaissance de Juan Guaido comme le président légitime du Venezuela. Les autorités américaines misaient alors sur une pression internationale qui provoquerait le départ volontaire de Nicolas Maduro. « Nous ne voulons pas vous traîner en justice, nous ne voulons pas vous persécuter, nous voulons que vous quittiez le pouvoir », résumait l’envoyé spécial du département d’Etat pour le Venezuela, Elliott Abrams.
Source/Le Monde
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