MONTREAL, CANADA – Une trentaine de personnes ont manifesté lundi afin de dénoncer l’insensibilité d’Immigration Canada qui menace d’expulser 3200 Haïtiens d’ici une semaine.
Alors qu’il ne reste qu’une semaine à 3200 Haïtiens pour régulariser leur situation, le Comité d’action des personnes sans statut a demandé, lundi, à Immigration Canada, la mise en place une «mesure globale et collective», à l’image de «l’Opération mon pays de 1976».
Les Haïtiens jusqu’alors non expulsables en vertu de la suspension temporaire des renvois mise en place il y a 10 ans, due à la situation «non sécuritaire» de leur pays, ne sont plus protégés depuis la levée de cette mesure, le 1er décembre dernier.
Immigration Canada avait alors donné jusqu’au 1er juin aux personnes concernées pour faire parvenir leur demande de résidence permanente. Un délai contesté par la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), Kathleen Weil et le maire de Montréal, Denis Coderre, qui avaient demandé un sursis de 3 mois.
De son côté, Immigration Canada a réitéré lundi au 24 Heures «l’importance de recevoir les demandes avant le 1er juin 2015» tout en assurant «qu’ils feront preuve d’ouverture dans le traitement des dossiers», a ajouté Marie-Hélène Paradis, attachée de presse de Mme Weil.
La pression s’accentue
La pression monte dans la communauté haïtienne depuis que plusieurs se voient refuser leur permis de travail jusqu’alors toujours renouvelé.
«Après le 1er juin, on imagine que les gens qui n’auront pas envoyé leur demande recevront une lettre de l’Agence des services frontaliers du Canada, leur disant vous avez 15 ou 22 jours pour quitter le territoire», ajoute François Jean-Denis, spécialiste en immigration et membre du Comité.
Près de 3 ans d’attente
Étant donné le délai de traitement des demandes (de 30 à 42 mois), CIC prévoit que les demandeurs «bénéficient d’un sursis au renvoi dans l’attente d’une décision, avec permis de travail et Programme fédéral de santé intérimaire».
Immigration Canada n’a pas souhaité communiquer le nombre de dossiers reçus à ce jour, mais selon le MIDI, à la mi-mai «seulement 20 % des personnes concernées avaient profité des mesures de régularisation.»
Source/Journal de Montreal
Photo/Journal de Monteral