NEW YORK, NY – Facebook a suspendu l’entreprise Cambridge Analytica, qui avait travaillé pour la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Elle est accusée d’avoir recueilli les informations personnelles de millions d’usagers du réseau social sans leur consentement. Le but était de cibler un maximum la campagne pour faire élire celui qui n’était pas encore président à ce moment-là.
Cette décision suit de près les deux enquêtes du Guardian et du New York Times publiées aussi samedi, qui apportent des détails sur les techniques utilisées pour construire cette base de données immense. Cambridge Analytica aurait récupéré les données de 50 millions d’utilisateurs et s’en serait servi pour influencer le vote des électeurs.
Siphonnage de données
Cambridge Analytica est en fait une entreprise spécialisée dans le “profilage psychographique”. Elle a été créée en 2013 par la firme britannique SCL Group. Sur base d’informations récoltées, elle peut prédire les intentions de votes et plus généralement le profil psychologique et politique des individus.
Les élections présidentielles américaines de 2016 sont une aubaine pour l’entreprise, qui décide de travailler avec Aleksander Kogan, de la société Global Science Research (GSR). Il développe “thisisyourdigitallife”, une application qu’il propose à Facebook comme étant une étude académique. Elle comporte un questionnaire, “un test de personnalité” rémunéré, à remplir par l’utilisateur. Mais pour cela il doit être inscrit sur les listes électorales américaines et surtout se connecter via son compte Facebook (tout comme les nombreux tests).
De cette façon, l’application a accès à un très grand nombre de données personnelles de l’utilisateur mais aussi de ses contacts: localisation, liste d’amis, likes, partages. Aleksander Kogan a ensuite fourni ces données à Cambridge Analytica, qui s’en est servi pour construire ses profils psychographiques. Ces données ont ensuite été transmises à Cambridge Analytica de façon à créer une base de données de quasiment tous les électeurs américains et déduire leur profil politique. Selon le Guardian, au total, 50 millions de personnes sont concernées, 30 millions selon le New York Times.
Qu’est ce qui pose problème?
Pourtant, selon Facebook, 270 000 personnes auraient téléchargé cette appli, un nombre aux antipodes des chiffres du Guardian ou du New York Times.
Cette différence s’explique par le fait que Aleksander Kogan a lancé le questionnaire lorsque les applis Facebook pouvaient encore accéder à vos données et celles de vos amis. Depuis avril 2015, ce n’est plus le cas car le réseau social a introduit de nouvelles fonctionnalités pour protéger les données des utilisateurs. Une application tierce, qui doit accéder à votre compte pour s’inscrire, n’aura accès qu’à une petite partie de données, que vous avez accepté de partager.
Aleksander Kogan avait donc le droit de récolter ces datas mais il a par contre violé les règles en permettant à Cambridge Analytica d’utiliser toute cette données à des fins électorales, point sur lequel il a menti depuis le départ.
Cambridge Analytica est aussi connu pour avoir fourni, pendant le campagne du groupe pro-Brexit “Leave.EU”.
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Source/RTBF
Photo/Archives
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