SANTO DOMINGO, RD – La nouvelle fait les grands titres des médias: une dizaine d’autorités dominicaines, dont un ministre en fonction et des responsables de partis, ont été arrêtées pour leur implication présumée dans des actes de corruption en République dominicaine. Ces personnes auraient perçu des pots-de-vin de l’ordre de 92 millions de dollars américains versés par l’entreprise brésilienne Odebrecht en échange de juteux contrats de travaux publics.
Tristement célèbre depuis plusieurs mois, cette entreprise brésilienne est soupçonnée d’avoir généreusement distribué des pots-de-vin aux dirigeants de tout le continent américain pour obtenir des contrats lucratifs de construction. Sous pressions médiatiques et populaires depuis plusieurs jours, la justice dominicaine était appelée à agir. Et elle a finalement agi. « Tout fonctionnaire qui se trouve avoir reçu des pots-de-vin ou tout autre avantage direct ou indirect sera soumis à l’action de la justice peu importe qui est impliqué ou au cours de quelle période de gouvernement il a travaillé », avait d’ailleurs prévenu le procureur dominicain Jean Alain Rodriguez.
Ces arrestations envoient un message fort : la République dominicaine arrête ses fonctionnaires soupçonnés de corruption. Elle montre au moins qu’elle veut combattre l’impunité. Sans vouloir faire un quelconque parallèle, on peut compter sur les doigts d’une seule main le nombre de fonctionnaires qui ont été incarcérés pour corruption en Haïti ces dernières décennies. Ce ne sont pourtant pas les accusations qui manquent. Encore moins les rapports d’enquêtes de l’Unité de lutte contre la corruption et de l’Unité centrale de renseignements financiers, pour la période récente.
Sont jugés dans les assises criminelles des kidnappeurs, des assassins, des violeurs ou des voleurs de bétail, de banane. Pas de hauts fonctionnaires de l’Etat dont les noms ont été cités dans des scandales de corruption. Aucun grand procès n’a jamais été tenu sur la corruption ou encore sur la drogue. On ne voit cela que dans les séries télévisées ou dans les journaux à l’étranger. On n’a même pas essayé de « faire semblant ». Pas encore.
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Noticia Libre
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