PORT-AU-PRINCE – Visiblement, Michel-Ange Gédéon ne s’est pas laissé intimider par la résolution des sénateurs en faveur du sénateur élu de la Grand’Anse Guy Philippe, arrêté en Haïti puis transféré aux États-Unis pour son implication présumée dans le trafic de la drogue. « Nous entendons attaquer la drogue sous toutes ses formes et nous entendons arrêter quiconque impliqué dans le trafic de la drogue », a lancé le patron de la Police nationale sur un ton résolu et ferme.
En marge de sa participation mardi à la cérémonie de graduation de la deuxième promotion d’inspecteurs de police, Michel-Ange Gédéon a appelé les parlementaires et les autres institutions du pays à supporter la PNH dans la lutte contre le trafic des stupéfiants au lieu de prendre des mesures susceptibles d’affecter le travail de la Police nationale.
Le patron de la PNH a rappelé que l’institution policière n’a pas pour mission de voter les lois ni de signer les accords et les traités. « Notre rôle s’inscrit tout simplement dans le cadre d’exécution, de faire respecter et de faire appliquer les lois », a-t-il dit. « Le moins que je puisse dire, sur mon leadership, la PNH doit être une institution respectueuse des lois », a rassuré Michel-Ange Gédéon.
Pour le numéro un de la PNH, parce qu’il a déjà fait plusieurs saisies de stupéfiants dans le pays, la question de la drogue est une réalité. « Toutes les actions posées par mes hommes dans le strict respect de la loi, je les endosse », a-t-il soutenu avant de faire savoir que, sous son leadership, « la PNH se doit d’être forte ».
Dans la résolution adoptée la semaine dernière, les sénateurs ont exigé du directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, et du directeur général de la police judiciaire, Normil Rameau, de présenter des excuses formelles au Sénat de la République et à la nation tout entière « pour leur mauvais comportement dans le dossier de l’arrestation du sénateur élu de la Grand’Anse, ce sous peine d’être sanctionnés jusqu’au renvoi ».
Menacé lui aussi par la résolution des sénateurs qui permet à la la Chambre basse de le mettre en accusation pour qu’il soit traduit devant la Haute Cour de justice pour crime de haute trahison, le ministre de la Justice Camille Junior Édouard soutient avoir agi au nom de l’État haitien dans le cadre de l’arrestation de Guy Philippe.
« Il existe une coopération entre Haïti et les États-Unis depuis 1997. Qu’avons-nous fait pendant 20 ans ? Est-ce que l’accord a été dénoncé entre-temps », s’interroge-t-il, soulignant que le sénateur élu faisait l’objet d’un mandat international et d’un mandat national et n’avait pas encore d’immunité, ni de garantie d’inviolabilité au moment de son arrestation. « Une fois qu’il a été arrêté, les États-Unis, à travers son ambassade à Port-au-Prince, ont réclamé l’application stricte de la convention, comme il a été toujours le cas pendant plus de 15 ans », a-t-il dit.
Sitôt récupéré son certificat de sénateur élu au CEP le jeudi 5 janvier dernier, Guy Philippe a été appréhendé par des agents de la Brigade de lutte contre les stupéfiants (BLTS) à sa sortie de Radio Scoop FM dans la commune de Pétion-Ville.
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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