PORT-AU-PRINCE – Dans une correspondance adressée au Directeur général du Conatel, le sénateur de l’Ouest Patrice Dumont, a dénoncé les mauvais services fournis par les opérateurs en téléphonie mobile et internet établis en Haiti.
Monsieur le Directeur Général,
Quand parmi quelques confrères, de qualification et compétence aussi élevées que les vôtres, vous êtes à nouveau le choix d’un élu au suffrage universel pour diriger un domaine si hautement savant et stratégique que les télécommunications, vos responsabilités et les attentes concomitantes sont inévitablement à la hauteur du professionnel aguerri que vous êtes.
Sénateur de la République, il m’est donc fort aise de vous transmettre les tenaces et, justes, il me semble, récriminations de professionnels, étudiants, simples citoyens, au sujet des services fournis par les opérateurs en téléphonie mobile et internet établis dans notre pays. Ici, ce sont les unités qui fondent sans raison apparente, un enregistrement publicitaire en guise de sonnerie ; là des messages tous azimuts, des signaux brouillés et des appels rompus intempestivement ; plus loin, le démarrage du service internet désespérément lent. Ce dernier point, vous en prenez sans doute la mesure des inconvénients qu’il cause aux professionnels des institutions privées et aux agents de la fonction publique.
Surtout, les consommateurs haïtiens n’ont aucun recours administratif, encore moins légal, pour porter plainte et être dédommagés. J’observe bien qu’un formulaire de plainte orne le site du CONATEL, mais quelle publicité en est faite pour qu’il soit utilisé ? L’institution elle-même s’enquiert-il des déficiences des services ? Il faut se rappeler que quatre millions d’Haïtiens environ sont clients de ces entreprises. Deux (2) gourdes en moyenne envolées par portable durant un mois équivalent à huit (8) millions, et au bout d’une année, un petit pactole de 96 millions de gourdes abandonnerait nos pauvres poches et irait grossir les caisses déjà pleines de ces entreprises.
Oh, bien sûr, tout vigilants que puissent être les yeux profanes d’un parlementaire sur un problème autant spécialisé qu’épineux, ils ne peuvent servir que d’alarme ! Là commence la part de vos responsabilités professionnelles, administratives et – ce mot ne sera jamais ringard- patriotiques. Allez, entamez votre enquête, convoquez, démontrez, ordonnez. Si vous faites de la transparence une sincère alliée, vous êtes ce que nous sommes : Haïti. Ne cédez pas, n’abusez pas non plus. Protégez-vous, protégez votre peuple qui souffre de tous les maux : le prix de l’essence, le leurre d’une école gratuite, professeurs maltraités, élèves dans les rues plutôt que dans les salles de classe, la faim malgré une récolte de mangues exceptionnelle grâce à des pluies généreuses, mortifères par ailleurs par la précarité de notre environnement ; mangue oui, en même temps pas de riz ni cochon. Et chômage endémique. Ça va mal, évitons le pire. Il y en a donc davantage à dire, mais il faut se dire au revoir !
J’aime me nourrir, Monsieur le Directeur Général, de cette certitude que sous la cendre de nos déboires, notre feu collectif vivote en attendant de se rallumer sous la forme de cette belle flamme éternelle que se donnent d’autres peuples et qu’en vous je retrouve un vrai haut fonctionnaire à saluer avec ma chaude considération patriotique.
Patrice Dumont
Sénateur de la République
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Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
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