PORT-AU-PRINCE – Plusieurs organisations s’indignent de la tentative d’octroi de privilèges à d’anciens ministres et secrétaires d’Etat, au terme d’un arrêté présidentiel, pris le 23 septembre 2015 avec les ministres du gouvernement d’Evans Paul [1] et publié, le 8 octobre 2015, dans le journal officiel « Le Moniteur », suivant divers témoignages recueills par AlterPresse.
« Au moment où l’attention est fixée sur les élections, l’exécutif en profite pour mettre en place toute une série de combines, alors que le président Joseph Michel Martelly avait promis qu’il prendrait seulement un arrêté électoral », fustige Marie Frantz Joachim de la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), dans une interview accordée à AlterPresse.
L’arrêté présidentiel en question coïncide avec l’augmentation des taxes, prélevées sur les citoyens concernant, entre autres, les droits de timbre de passeport, le renouvellement du permis de conduire et le matricule fiscal, constate-t-elle.
En octobre 2015, le Ministère de l’économie et des finances a fait relever, en l’absence du parlement, les droits de timbres de passeports, qui passent de 1,600.00 gourdes à 3 mille gourdes (US $ 1.00 = 55.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui). De même, il faut aux citoyennes et citoyens haïtiens 4 mille gourdes, au lieu de mille gourdes pour renouveler leur permis de conduire.
De 2011 à date (octobre 2015), beaucoup de prélèvements sont faits, de manière illégale, sur les appels téléphoniques internationaux et les transferts en provenance et en direction de l’étranger.
Toutes ces dispositions irrégulières sont annoncées à la veille du départ des ministres et secrétaires d’Etat actuels.
Qu’est-ce qui restera dans le trésor public au départ de l’équipe Martelly-Paul ? Que fera le nouveau gouvernement au lendemain du 7 février 2016, face à tant de dérives politico-administratives et financières ?
Déjà, des organisations politiques demandent à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca) d’agir pour freiner ces élans tèt kale de faire main basse sur l’appareil et les ressources financières de l’Etat.
Dans l’article 4 de l’arrêté présidentiel du 23 septembre 2015, il est prévu, entre autres avantages, d’accorder aux anciens ministres une indemnité de séparation de service de 2, 5 millions de gourdes, équivalant à 50 mille dollars américains.
Dans son article 5, ce texte stipule également qu’il est accordé, aux anciens secrétaires d’Etat, une indemnité de service de 2 millions de gourdes, soit l’équivalent de 40 mille dollars américains.
Il est aussi question d’une exonération douanière pour un véhicule à usage personnel, pour ces fonctionnaires de l’Etat, qui bénéficieraient également d’une prise en charge, par l’Etat, de deux agents de sécurité pendant plusieurs mois.
« Le gouvernement sait que son mandat touche à sa fin. Il essaye de piller au maximum la population, le peuple », condamne la Sofa, faisant allusion au régime dictatorial de Jean Claude Duvalier, qui agissait aussi de la sorte.
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Source/Alter Presse
Photo/Archives
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