PORT-AU-PRINCE – Le concept marché binational entre Haïti et la République dominicaine a pris forme à partir du coup d’État de 1991. Ces marchés qui s’organisent au niveau des villes frontalières (Malpasse Jimani, -Dajabón-Ouanaminthe, Belladère-Elías Piña, Anse-à-Pitre-Pedernales) des deux pays se tenaient en vue d’approvisionner le marché haïtien qui était sous un embargo imposé par les États-Unis d’Amérique. Depuis, les Dominicains contrôlent tout. Ces lieux d’échange, selon les spécialistes, ne reflètent rien à ce qui s’apparente aux marchés binationaux classiques. D’aucuns pensent qu’ils s’agissent des marchés dominicains ouverts aux commerçants haïtiens.
En plus des quatre points les plus connus, l’on dénombre plus d’une dizaine d’autres endroits où Haïtiens et Dominicains s’approvisionnent hebdomadairement. Dans ces marchés, plus de 50% des vendeurs sont des Haïtiens. Cependant, lesdits marchés profitent de loin à la République dominicaine qui met les structures afin d’étendre sa domination à ce niveau. Plus de deux décennies après la levée de l’embargo, la situation n’évolue pas. Les marchés ne sont toujours pas réalisés dans les deux sens. Sous les regards impuissants des autorités haïtiennes, les Dominicains bénéficient à 100% ses avantages du marché binational.
Spécialiste dans les relations entre les deux pays, l’agronome Joseph Felix croit que l’État haïtien doit renégocier les clauses de ces marchés et, par ricochet, rapatrier ces lieux d’échanges qui s’organisent deux fois par semaine sur le territoire dominicain. Ce qui permet aux autorités de la partie est de s’arroger le droit d’interdire l’entrée à certains produits haïtiens.
À ce niveau, le spécialiste a formulé qu’il est possible de tenir ce marché dans les deux parties de la frontière. Des discussions ont été entamées, et les Dominicains n’ont pas vraiment d’objections concernant cette situation. Présent au séminaire sur les relations haïtiano-dominicaines, au Montana le 24 mai dernier, l’ancien cadre de la Fondation panaméricaine de développement a fait savoir que le pays a intérêt à rapatrier ce marché qui peut s’avérer d’une importance capitale pour les producteurs haïtiens. Aussi, a-t-il avancé, cette démarche contribuera, à coup sûr, à attirer des investisseurs dans le pays.
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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