PORT-AU-PRINCE – Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) dans une note qui est publié hier, les flux d’investissement étranger direct (IED) en Amérique latine et dans les Caraïbes ont chuté de 16% en 2014 pour atteindre 158 milliards de dollars. Ce résultat renverse la tendance de croissance observée dix ans de cela, vraiment un signe inquiétant pour la région.
En effet, en 2014 les entrées d’IDE ont été touchées par le ralentissement économique dans la région et la baisse des prix des produits de base d’exportation, a indiqué le rapport annuel sur l’investissement direct étranger en Amérique latine et dans les Caraïbes 2015 présenté hier au siège de l’agence des Nations Unies à Santiago du Chili. Entre 2003 et 2013, ces flux ont augmenté de 46 milliards de dollars pour atteindre un montant record de 189, 95 milliards de dollars en termes nominaux.
Le Brésil reste le plus grand bénéficiaire des investissements étrangers directs en Amérique latine et dans les Caraïbes avec la réception de plus de 62 milliards de dollars. Comme deuxième récepteur, après le Brésil, le Mexique se trouve avec des entrées de plus de 22 milliards de dollars soit 49% de moins qu’en 2013.
Sur les secteurs cibles, l’étude de la CEPAL montre une baisse significative dans les ressources naturelles: 23% entre 2009 et 2013 à 17% en 2014. Le secteur manufacturier est resté stable à 36% du total, tandis que le secteur des services a connu une croissance de 47%.
En ce qui concerne la Caraïbes, le rapport note que flux d’IDE sont beaucoup plus importants que dans le reste de la région en terme de proportion du produit intérieur brut (PIB). Le document explique que les pays des Caraïbes donnent diverses incitations aux entreprises pour attirer l’IDE, notamment les exonérations de l’impôt sur le revenu et de droits de douane.
Si la République dominicaine a réussi à capter 37% de ces IDE, Haïti n’a pas eu de bons résultats et se contente d’un maigre montant de 99 millions de dollars d’investissements directs reçus de l’étranger en 2014 soit 47% de moins qu’en 2013, après que la moyenne des quatre années précédentes a été de 150 millions de dollars, alors que nos voisins dominicains, pour la même période, ont reçu 2,2 milliards de dollars, soit 11% de plus qu’en 2013, mais 22 fois plus élevé que le montant d’Haïti.
En Haïti les IDE proviennent principalement des secteurs de transport, des télécommunications et du tourisme. A preuve, « La Digicel et la Natcom ont investi des sommes considérables pour développer leurs réseaux et fournissent maintenant des services de téléphonie fixe, de téléphonie mobile et d’internet », précise le rapport.
A part les transports et les communications, en Haïti, le tourisme est un autre secteur avec un grand potentiel, mais à ce jour peu d’investissements y sont consentis.
« Le plus grand projet enregistré a été la construction d’un hôtel Marriott dans la capitale, avec un coût estimatif de 50 millions de dollars », a fait savoir la CEPALC.
D’après la CEPALC, en 2014, Haïti et le Suriname sont les deux pays de la Caraïbe avec la pire performance à cet égard, avec un ratio de l’IDE au PIB respectivement de 1,1% et 0,1%.
Ces chiffres nous ont mis a nu, cela a démontré le manque d’efficacité de nos stratégies en termes d’attraction d’investissement étrangers.
Les chiffres de 2015 ne seront peut être pas meilleurs avec cette situation tendue des élections. La gouvernance politique et économique de ce pays doit se comporter autrement pour de meilleurs résultats dans les années à venir.
Source/Radio Vision 2000
Photo/Radio Vision 2000
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