PORT-AU-PRINCE – Les prix des différents trajets sont vertigineusement augmentés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les conducteurs exigent le double du prix habituel. Une situation qui met déjà à couteaux tirés passagers et conducteurs alors que les autorités au pouvoir n’envisagent pas une fixation à la hausse du prix des courses.
Tôt ce vendredi 10 décembre, les esprits s’échauffent dans les différents circuits assurant le transport en commun. L’entrée en vigueur de la hausse des prix des produits pétroliers commence à faire grincer les dents. À Delmas, des pneus enflammés ont été érigés, rendant quasi-impossible le trajet Pétion-Ville/Carrefour de l’aéroport. Ce circuit, idem pour Gérald/Portail, Delmas/Portail, Pétion-Ville/Centre-Ville, Clercine/Portail, a vu les prix des courses doubler. De 25 gourdes, les courses passent à 50 gourdes.
Dans les différentes stations, des passagers se massent en attendant qu’un chauffeur bon samaritain accepte de les transporter aux prix habituels. En vain.
Non loin du rond-point du Stade Sylvio Cator, on assiste à un véritable tour de passe-passe. Les conducteurs rebroussent chemin face à la rébellion de certains passagers qui refusent de payer le double de la course.
Dans le sillage des transports en commun déjà mal organisés structurellement, passagers et conducteurs continuent, dans l’intervalle, de s’affronter dans l’aire métropolitaine.
Quant aux chauffeurs, ils jettent toutes les responsabilités sur le dos des décideurs qui augmentent de 169 gourdes à 350 gourdes le prix du diesel.
Ce jeune homme vient aux mains avec l’assistant d’un conducteur qui lui refuse de monter à bord sans avoir payé les 50 gourdes. Après maintes oppositions, le passager descend avec une désolation sur le visage. Spectateurs de ce moment indignant, les passagers, déjà à bord, rouges de colère, s’en prennent verbalement à ce manager.
“Comment demander à quelqu’un de payer le double sans avoir averti avant?”, se demande cette dame dans la cinquantaine avancée.
“Le salaire minimum n’est pas augmenté. Je perçois le même salaire dans mon boulot. Ma situation sera empiré en dépanssant plus”, analyse Jay* qui venait de quitter son boulot.
La ligne des passagers grandissait au fur et à mesure. Ces derniers justifient leur opposition de payer le double de la course. Les chauffeurs de tap-tap, eux, s’entêtent et justifient leur augmentation, sans convaincre.
Le gouvernement avait annoncé à partir de ce vendredi 10 décembre dans la matinée, le prix de la gazoline passera de 201 à 250 gourdes, celui du diesel passera de 169 gourdes à 353 gourdes à la pompe et le kérosène qui se vendait à 163 gourdes passera à 352 gourdes, a annoncé, le mardi 7 décembre 2021.
« Nous avons fait un ajustement total sur le diesel et le kérosène. Pour la gasoline, étant donné que nous avons beaucoup de transporteurs qui l’utilisent, notamment les motocyclistes et les tap-tap, l’ajustement se fera graduellement », a avancé le ministre de l’Économie et des Finances.
“Étant donné qu’il n’y pas une augmentation significative dans les prix de la gasoline, les prix des transports en commun ne seront pas ajustés. La grille de prix en application restera inchangée”, a assuré, pour sa part, Odney Pierre Ricot, ministre des Affaires sociales et du Travail.
Source/Le Nouvelliste
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