CARACOL – Après la fermeture de huit entreprises dans le secteur textile et de la sous-traitance à Port-au-Prince pour manque de matières premières, c’est maintenant le parc industriel de Caracol qui menace d’arrêter ses machines si rien n’est fait d’ici ce samedi pour trouver une solution à la grève des douaniers.
Depuis le lundi 5 mars, rien ne sort du pays, rien n’y entre. Les douaniers sont à leur cinquième journée de grève. Tout est aux arrêts dans les douanes à travers le territoire. Les grévistes exigent la publication du statut particulier des douaniers, le ministre de l’Economie et des Finances, impuissant, ne fait que constater les dégâts.
Le président de l’Association des industries d’Haïti (ADIH), Georges Sassine a confié vendredi au Nouvelliste que le directeur de la SONAPI a écrit au Premier ministre pour lui faire savoir que la compagnie coréenne opérant au parc industriel de Caracol annonce pour ce samedi la fermeture de ses portes à cause de la grève des douaniers. M. Sassine dénonce le fait que non seulement les entreprises ne peuvent dédouaner les matières premières indispensables à leur fonctionnement, elles ne peuvent non plus exporter les produits pour lesquels elles ont eu des contrats.
Pour M. Sassine, les pertes résultant de cette grève ne sont pas uniquement économiques. « Il y a aussi le coût de confiance dans le pays de la part des étrangers », a-t-il regretté.
« Nous maintenons le mot de grève dans les douanes du pays jusqu’à la publication du statut particulier des douaniers dans Le Moniteur », a déclaré vendredi au Nouvelliste le porte-parole de l’Association des douaniers haïtiens. Selon Michelson Nelson, la seule chose que le gouvernement puisse faire pour trouver une solution à la crise c’est de publier le document. « Sinon, la grève se poursuivra encore la semaine prochaine », a-t-il insisté.
Ce vendredi 9 mars qui marque la cinquième journée de grève dans les douanes, le syndicaliste n’était pas en mesure de dire ce que cela représente comme manque à gagner pour le Trésor public en termes de recettes. Michelson Nelson a tout simplement rappelé que les trois missions quotidiennes de la douane consistent à faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, protéger le pays contre tout produit illicite et enfin balancer l’économie du pays et éviter la concurrence déloyale, a-t-il énuméré. Il a fait remarquer que pendant la grève « rien ne sort du pays rien n’y entre ».
Selon les grévistes, dans le protocole d’accord signé en octobre 2017 avec le ministre de l’Economie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon avait pris l’engagement de faire un ajustement salarial pour l’ensemble du personnel de la douane le 1er octobre 2017 ; la finalisation, dans un délai ne dépassant pas 90 jours, du statut particulier de l’agent douanier ; l’application du statut particulier des douaniers, au plus tard, le 1er octobre 2018 ; l’implémentation du statut particulier des douaniers avec, comme corollaire, une augmentation de salaire spécifique sur une période de deux ans en faveur des douaniers, à titre d’agents du Trésor public à partir du 1er octobre 2018 et la formation d’une commission.
Le ministre de l’Economie et des Finances qualifie de chantage la grève des douaniers. Jude Alix Patrick Salomon, qui intervenait vendredi matin sur Radio Magik 9, a indiqué que ce que réclament les douaniers n’était pas conforme à ce qu’ils ont signé. Selon lui, les douaniers n’ont aucune raison de paralyser les douanes du pays. « Ce qui doit être pris en compte c’est l’ajustement de salaire qui se fera le 1er octobre 2018 », a avancé M. Salomon, soulignant qu’il y a beaucoup de confusion dans le document relatif au statut particulier des douaniers que ces derniers veulent à tout prix faire publier dans Le Moniteur.
En revanche, le grand argentier de la République, soulignant que le document est actuellement à l’étude à l’ORMH, a dit qu’il a laissé une porte ouverte au dialogue avec les grévistes.
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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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